Greenpeace France publie ce mardi une étude inédite, réalisée par le bureau d’études BASIC [1], qui mesure les bénéfices environnementaux des menus végétariens [2] dans les cantines scolaires, un an après l’entrée en vigueur de la loi EGAlim (article 24) rendant obligatoire l’introduction de menus végétariens.
Les résultats démontrent plus spécifiquement que l’instauration de menus végétariens a des effets positifs sur le climat, l’eau et réduit les risques de déforestation. Ainsi, en partant de l’hypothèse que la loi EGAlim est pleinement appliquée [3] et qu’un menu végétarien hebdomadaire et obligatoire est servi à tous les élèves de la maternelle au lycée, les premiers impacts seraient déjà significatifs :
– une réduction de 14 à 19 % des gaz à effet de serre émis pour produire l’alimentation des cantines ;
– une réduction de 16 à 18 % des coûts de dépollution de l’eau liée aux activités agricoles pour l’alimentation des cantines ;
– une réduction de 8 à 11 % de la consommation d’eau liée à la production agricole de l’alimentation des cantines ;
– une réduction de 22 à 27 % des importations d’aliments pour les animaux d’élevage (et donc une réduction du risque de déforestation importée associé) [4] destinés à l’alimentation des cantines.
« Ces chiffres sont très encourageants, estime Laure Ducos, chargée de campagne Agriculture et alimentation à Greenpeace France, et prouvent que l’alimentation est un levier d’action puissant pour préserver notre climat, nos ressources et les écosystèmes naturels. Il faut cependant rappeler que ce qui constituait un “grand pas” lorsque la loi EGAlim a été votée en 2018 [5] n’est qu’une bien mince étape au regard de l’urgence climatique à laquelle nous faisons face. Nous considérons qu’il est essentiel d’aller plus loin en proposant deux menus végétariens par semaine pour tous les enfants. »
Deux menus végétariens par semaine permettraient notamment :
– une réduction de 28 à 38 % des émissions de gaz à effet de serre émis pour produire l’alimentation des cantines ;
– une réduction de 41 à 51 % des importations d’aliments pour les animaux d’élevage (et donc une réduction du risque associé de déforestation importée) destinés à l’alimentation des cantines.
Greenpeace demande également la mise en place d’une alternative végétale les autres jours de la semaine. En parallèle, Greenpeace préconise de servir aux enfants une viande au maximum locale et bio, afin de soutenir les éleveurs et éleveuses français·es et de préserver la biodiversité.
Avec un milliard de repas servis par an, la restauration scolaire française a des répercussions majeures non seulement sur les habitudes alimentaires des enfants mais aussi sur le monde agricole, en première ligne pour produire cette alimentation et, par extension, sur l‘ensemble de la population. Face à la nécessaire transition écologique, une consommation plus locale, plus écologique et plus durable est indispensable pour que notre système agricole et alimentaire soit plus résilient et plus résistant aux perturbations [6].
Note aux rédactions
[1] BASIC : Bureau d’Analyse Sociétale pour une Information Citoyenne. www.lebasic.com
[2] Menus végétariens : sans viande ni poisson (mais pouvant contenir des oeufs et du fromage)
[3] Dans le cadre de la loi EGAlim, depuis le 1er novembre 2019, toutes les cantines scolaires doivent proposer à leurs élèves au moins un repas végétarien par semaine. Pour l’étude, il a été considéré que 100% des cantines appliquent effectivement la loi.
[4] Ces résultats sont des ordres de grandeur et non des valeurs réelles. Références et méthodologie utilisées en annexe de l’étude.
[5] Au moment du vote de la loi EGAlim en 2018, 69 % des enfants étaient obligés de manger de la viande ou du poisson tous les jours.
[6] L’alimentation représente 23 % de l’énergie consommée par les Français·es et ¼ de leur empreinte carbone.