Ce matin, dans 7 villes de France, des militants de Greenpeace ont investi pacifiquement des stations TOTAL pour dénoncer un crime climatique subventionné par l'Union Européenne
Paris, le 14 novembre – A moins d’un mois de la conférence de Copenhague sur le climat, Greenpeace a décidé de marquer les esprits et de dénoncer partout en France un criminel climatique et environnemental : le groupe Total. Les militants des groupes locaux de Greenpeace de nombreuses villes de France ont investi les stations dans 7 villes de France : Brest, Angers, Poitiers, Aix en Provence, Chambéry, Rouen, Nice pour y informer les clients, les salariés et montrer ce dans quoi investit le groupe français depuis plusieurs années au Canada : le pétrole le plus cher et le plus sale du monde, les sables bitumineux. Cette opération reproduit celle menée le samedi 17 octobre dernier dans 11 villes de France.
Voir également les clips accompagnant la campagne :
https://www.greenpeace.fr/destruction-durable/
http://www.dailymotion.com/video/xaxgbo_sables-bitumineux-total-invente-la_news
Total investit dans la manière la plus cher et la plus sale de produire du pétrole
Les sables bitumineux, c’est un bitume très visqueux aggloméré à du schiste et du sable, contenu dans les sols de l’Alberta, du Venezuela ou de Madagascar, parfois très profondément, souvent sous des zones de forêts. Après un procédé long, très cher et énergivore (d’énormes machines, beaucoup d’eau, d’électricité, de carburant, etc.), on peut extraire de ce bitume du pétrole exploitable. Total est un des groupes les plus actifs notamment en Alberta au Canada où le groupe français a déjà investit plus de 8 milliards d’euros. Total a pour objectif à terme que 10% de son pétrole provienne de ces sables.
« Pour produire un baril de pétrole, il faut deux tonnes de sables bitumineux, plus de 5 barils d’eau et l’équivalent d’une journée et demi de consommation de gaz d’une famille moyenne. C’est une véritable usine à gaz pour produire du pétrole, explique Damien Ladiré, du groupe local Greenpeace de Poitiers. L’avancée des groupes comme Total au Canada a déjà détruit 3000 km² de forêts, pollué des lacs et des rivières. Mais surtout, un baril de pétrole issu des sables bitumineux émet –de l’extraction à la consommation- 5 fois plus de gaz à effet de serre qu’un baril de pétrole conventionnel ! ajoute Thierry Villiers à Chambéry, Il s’agit d’un vrai crime climatique !
Total investit sur ce pétrole très couteux car le groupe mise sur un baril très cher à l’avenir.
Total et les sables bitumineux subventionnés par l’Union Européenne ?
Greenpeace demande à Total de stopper ses investissements et projets dans les sables bitumineux notamment au Canada. Mais le groupe annonce clairement qu’il a décidé d’investir 10 milliards d’euros dans les 10 prochaines années dans ce nouveau mode d’exploitation du pétrole.
Mais la campagne de Greenpeace vise principalement à montrer du doigt l’impunité des groupes privés comme Total, leur responsabilité dans les changements climatiques et mais aussi les complicités dont ils bénéficient de la part de l’Etat ou de l’Union Européenne.
L’Europe se targue d’être un leader de la lutte contre les changements climatiques, face aux USA, face à la Chine, etc. Sa position sur ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre est très attendue et doit encore faire l’objet d’arbitrages avant Copenhague. L’UE oscille entre un objectif de 20 à 30% de réduction de gaz à effet de serre d’ici à 2020.
Parallèlement, l’Union a accordé entre 2004 et 2008 à différents groupes pétroliers dont Total, 6 milliards d’euros de subventions. Cette année, le parlement européen a voté une enveloppe supplémentaire de 2,5 milliards d’euros dont Total a touché 142,9 millions d’euros. Le but étant entre autres de soutenir l’exploitation par ces groupes européens de pétroles non conventionnels, ceci au titre de l’indépendance énergétique européenne, que les sables bitumineux ne fourniront jamais. « L’Union Européenne accompagne donc les groupes privés comme Total dans leur fuite en avant vers des énergies fossiles de plus en plus nocives pour le climat. Ceci au lieu d’investir plus massivement dans les énergies renouvelables. Qui les arrêtera ? » s’interroge Sylvain Trottier, de Greenpeace France. L’Europe doit arrêter immédiatement ces investissements et subventions.