Paris, le 17 mai 2011 – Aujourd’hui, les représentants des plus grandes entreprises européennes devaient se réunir à Bruxelles pour discuter de l’avenir de l’Europe. Mais c’était sans compter 170 militants de Greenpeace qui empêchent depuis 9h45 les entreprises qui font du lobbying contre une politique climatique ambitieuse de rentrer dans l’enceinte du sommet de Business Europe. L’association appelle les entreprises jusque-là absentes du débat, à soutenir une politique européenne à la hauteur des enjeux climatiques, comme l’ont déjà fait Danone ou Google.
« Le monde des affaires a un poids considérable sur le débat politique. Et les grandes entreprises, qui n’hésitent pas à s’adjoindre les services de lobbyistes ou de certaines organisations patronales pour mieux saboter les ambitions climatiques européennes, font clairement pencher le débat dans le mauvais sens », déclare Anaïz Parfait, en charge de la campagne Climat-Énergie pour Greenpeace France. « Les entreprises européennes ont le choix : elles peuvent être un poids mort qui ralentit la compétitivité européenne, ou montrer l’exemple à suivre et favoriser l’essor d’une économie verte et moderne, en apportant leur soutien à l’adoption d’un objectif de 30 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre européennes d’ici à 2020. »
Un objectif vital : -30%
Certaines entreprises, parmi lesquelles Unilever, Sony, Deutsche Telekom ou bien encore Allianz, se sont prononcées en faveur d’une réduction des émissions européennes de 30 % d’ici à 2020, par rapport aux niveaux de 1990. L’objectif actuel ne s’élevant qu’à 20 %, ce qui est ridiculement faible pour l’Europe.
Un objectif de réduction des émissions relevé de -20 à -30 % offrirait des conditions favorables à des investissements, sources d’innovations technologiques et porteurs de millions d’emplois, qui rendraient l’Europe compétitive sur la scène internationale. En effet, les entreprises chinoises et américaines ont déjà réalisé des investissements considérables dans les technologies propres et font la course en tête sur ces marchés.
Alors que les entreprises européennes ont beaucoup à gagner d’un relèvement de l’objectif européen, certaines d’entre elles tirent pourtant vers le bas les ambitions d’une Europe verte et prospère. C’est le cas, entre autres, de Microsoft, de BP, de Volkswagen et de Veolia.
Montrer le côté obscur des entreprises
Pour rendre transparent le travail de lobby de ces entreprises, bien loin du greenwashing de leurs campagnes de publicité, Greenpeace a lancé une application sur le web : https://www.greenpeace.fr/30pourcent. Cette dernière montre que certaines entreprises sont très loin des préoccupations climatiques mondiales.
« Ne laissons pas ces rétrogrades tirer en arrière l’ensemble des pays européens. Ne les laissons pas faire du lobbying et travailler contre l’innovation, contre le progrès, contre le climat« , ajoute Anaïz Parfait. « En juin, les ministres de l’Environnement des 27 se réuniront afin de réviser l’objectif européen de réduction des émissions, à quelques mois des prochaines négociations des Nations unies sur le climat qui se tiendront en novembre, en Afrique du Sud. D’après des études, un objectif de réduction de 30 % permettrait d’augmenter les probabilités d’éviter un emballement climatique dangereux, de favoriser les investissements dans l’économie verte et de créer six millions d’emplois d’ici à 2020 »
Ce mois-ci, des groupes de renommée internationale tels qu’Ikea et PPR (Puma, Gucci, ..) ont choisi de rejoindre le groupe de ceux qui soutiennent une politique européenne ambitieuse. Greenpeace demande à l’ensemble des entreprises européennes de suivre leur exemple, et d’entrer résolument dans le XXIe siècle.