Chapelle-Darblay : le gouvernement trahit les salarié·es
Le groupe belge VPK, candidat sérieusement envisagé à la reprise de la papeterie Chapelle-Darblay, a annoncé le rachat d’un site voisin. Malgré les promesses, notamment de la ministre déléguée à l’Industrie, le maintien des activités du site ne semble plus être à l’ordre du jour, le gouvernement ne voyant plus d’inconvénient à ce que Chapelle-Darblay soit reconvertie pour la production d’hydrogène.
Près de Rouen (76), la papeterie Chapelle-Darblay a vu s’envoler un espoir sérieux de maintenir ses activités : VPK s’est finalement tourné vers une papeterie voisine, à Alizay (27). Désormais, Chapelle-Darblay risque de voir son site dédié à la production d’hydrogène, malgré les promesses successives du gouvernement.
Qui ne dit mot consent
Si le choix de convertir le site pour la production d’hydrogène se confirmait, ce serait une catastrophe pour l’industrie française, pour tous les salarié·es qui en dépendaient, mais aussi pour la transition écologique. Pour les organisations du collectif Plus jamais ça, “que le groupe VPK retire sa proposition de rachat de Chapelle-Darblay est un désaveu pour Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie, qui a pourtant les moyens de sauvegarder Chapelle-Darblay. Nous refusons fermement que le site soit démantelé pour servir les intérêts économiques du propriétaire UPM et condamnons l’arrêt des activités de recyclage, qui induira l’augmentation des importations et de l’empreinte carbone de la France. Le savoir-faire des salarié·es est précieux et ne peut être balayé au profit des d’une course effrénée à la compétitivité ; la Ministre doit se saisir sérieusement du dossier.” En effet, le recyclage des déchets papiers d’un tiers des Français·es dépend directement des activités de Chapelle-Darblay. Depuis l’arrêt des machines, 480 000 tonnes de papier ont été envoyées à l’étranger, incinérées ou enfouies, et des tonnes d’équivalent CO2 ont été inutilement produites.
Deux semaines pour agir
Il reste désormais deux semaines au gouvernement pour agir et sauver Chapelle-Darblay dans son intégralité. Pour ne pas laisser tomber les salarié·es et soutenir l’industrie exemplaire qu’était Chapelle-Darblay, le gouvernement a les pleins pouvoirs pour sauvegarder le site, son foncier et son fonds de commerce. Ainsi, l’État assumerait véritablement son rôle régulateur et protecteur, et pourrait faire montre de sa cohérence entre les discours et les actes. Il en va de la prise de conscience des enjeux écologiques et sociaux, et de l’urgence à agir.
Greenpeace France, CGT, Confédération paysanne, FSU, Attac, Les Amis de la Terre, Oxfam France et l’Union syndicale Solidaires, membres du collectif Plus jamais ça.