Lundi 5 décembre, le projet de loi sur l’accélération des renouvelables doit être examiné en séance à l’Assemblée nationale.
Dans un contexte de crise énergétique, sociale et climatique, Greenpeace France rappelle qu’accélérer le développement des énergies renouvelables, notamment de l’éolien terrestre, n’est pas une option mais une nécessité absolue pour réduire notre empreinte carbone à court terme et à moindre coût [1].
“Tous les experts, de RTE au dernier rapport du GIEC, s’accordent sur le fait que le développement de toutes les énergies renouvelables est prioritaire si nous voulons respecter nos objectifs climat et la transition énergétique. Or malgré la volonté affichée ‘d’accélérer sur les renouvelables’, le gouvernement continue de freiner l’essor de l’éolien terrestre alors même que le potentiel de l’Hexagone est largement sous-exploité. Rien ne justifie cette posture, si ce n’est des motivations politiciennes qui n’ont pas lieu d’être vu l’urgence de la situation”. commente Nicolas Nace, chargé de campagne transition énergétique à Greenpeace France.
Lors du discours de Belfort de février 2022, en amont de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron avait annoncé le report de l’objectif de développement de l’éolien terrestre de 20 ans [2]. Pour Greenpeace France, ce recul est inacceptable au vu du retard notoire de la France en matière de renouvelables [3] et des sommes conséquentes qu’il va falloir débourser pour les compenser [4].
“Notre retard dans les renouvelables nous coûte bien trop cher. La guerre en Ukraine a mis en évidence la fragilité de notre modèle énergétique : les prix de l’énergie explosent et nous vivons sous la menace de pénuries d’énergie cet hiver. Nous ne pouvons nous passer de l’apport de l’éolien, il est du devoir des parlementaires de rectifier le tir. La balle est désormais dans leur camp” poursuit-il.
Greenpeace France demande qu’à minima, l’objectif éolien respecte celui fixé par la Programmation pluriannuelle actuelle. Greenpeace France appelle donc l’ensemble des députées et députés concernés par l’urgence climatique à renforcer le texte de loi, à dénoncer l’objectif éolien absurde fixé par Emmanuel Macron à Belfort et à voter en faveur du projet de loi si ces améliorations sont adoptées.
Plus généralement, Greenpeace France a participé et soutient les travaux du Réseau Action Climat qui défend un projet de loi sur les énergies renouvelables plus ambitieux.
Notes aux rédactions :
[1] Un récent rapport de la CRE montre que les énergies renouvelables et particulièrement l’éolien terrestre représentent pendant cette crise énergétique des recettes nettes pour le budget de l’Etat et aident à financer le bouclier tarifaire.
[2] Pendant le discours de Belfort, Macron a annoncé repousser à 2050 l’objectif de développement de l’éolien terrestre de 37 GW qui est aujourd’hui fixé à 2030 dans la PPE.
[3] Source : Eurostat
[4] La somme évoquée par la Ministre de la transition énergétique est d’environ 500 millions d’euros. (source Libération le 23 novembre)