Paris, le 5 novembre – Alors que les négociations sur le climat patinent à Barcelone, à moins de 40 jours de la conférence de Copenhague, Greenpeace publie un classement des principaux chefs d’État, qui met en lumière l’échec des dirigeants occidentaux à se montrer à la hauteur des préconisations des scientifiques et le décalage entre leurs beaux discours et la réalité de leurs engagements pour le futur accord international de lutte contre les changements climatiques. Ce classement, mis en scène avec humour sous la forme d’un jeu de fléchettes interactif, est disponible sur https://www.greenpeace.fr/copenhague/leader-ou-loser » (application flash partageable et intégrable sur site web, page Facebook ou blog).
Bon point pour le président chinois Hu Jintao, qui crée la surprise
La Chine décroche la seconde place, derrière Tuvalu. Elle est suivie de peu par l’Inde. Contrairement aux discours ambiants, les grands émergents contribuent davantage à l’obtention d’un accord pour sauver le climat que l’Union européenne ou les États-Unis. Même si l’Indonésie et le Brésil doivent faire davantage pour stopper la déforestation, et la Chine, pour réduire sa dépendance du charbon.
« Les pays en développement font nettement plus d’efforts pour tenter de résoudre cette crise, tandis que les pays industrialisés semblent passer plus de temps à expliquer qu’on a peu de chances d’obtenir un bon accord que de travailler en ce sens », déclare Ailun Yang, de Greenpeace Chine.
Bonnet d’âne pour Barack Obama, digne héritier de George W. Bush ?
L’administration Obama décroche sans conteste le bonnet d’âne et les États-Unis restent hors jeu, avec de faibles objectifs de réduction de leurs émissions, de lourdes concessions accordées à l’industrie et de nouvelles tentatives pour saborder le processus multilatéral et contraignant du protocole de Kyoto.
« Certes, il n’y a pas de champion du climat dans le monde industrialisé, mais Barack Obama est désigné de loin comme le pire des cancres sur le climat, commente Damon Moglen, de Greenpace États-Unis. Le pire est sans doute le fait que le Président Obama tente par tous les moyens d’affaiblir un accord international, en montrant du doigt les pays émergents pour masquer ses propres insuffisances ».
Nicolas Sarkozy sous la moyenne, derrière Angela Merkel et Gordon Brown
Si aucun leader européen ne décroche une note au dessus de la moyenne, Nicolas Sarkozy tire particulièrement mal son épingle du jeu, contrairement à ce que pourraient laisser penser ses discours enflammés sur Copenhague. En cause : son obstination à ne pas chiffrer le soutien financier de la France aux pays en développement, sa volonté d’utiliser les forêts tropicales pour réduire les efforts de réduction des émissions nécessaires sur le territoire national, une politique énergétique verrouillée par le nucléaire et le silence sur sa venue à Copenhague.
« La politique climatique de Nicolas Sarkozy ne résiste pas au filtre d’une analyse poussée au-delà des discours, constate Karine Gavand, de Greenpeace France. Si le président français est le seul à pouvoir sauver Copenhague, dixit son ministre de l’Environnement, il a encore d’énormes de progrès à faire pour être crédible ! »
La méthode
Greenpeace a évalué la politique et les ambitions de onze chefs d’État et de gouvernement à l’aune des recommandations des scientifiques en matière de lutte contre les changements climatiques. Chaque dirigeant récolte ainsi une note, qui détermine le positionnement de « sa » fléchette par rapport au centre de la cible. Détail des critères et de la méthode, et explication précise de l’évaluation de chaque chef d’État téléchargeables sur https://www.greenpeace.fr/copenhague/leader-ou-loser