Le Haut Conseil pour le climat vient de publier son rapport annuel et, comme dans ses précédentes publications, souligne ce que le gouvernement et Emmanuel Macron sont les derniers à faire semblant d’ignorer : leur inaction pèse lourdement sur la trajectoire climatique de la France.
Le verdict est sans appel : « les efforts actuels sont insuffisants pour garantir l’atteinte des objectifs de 2030 » et les politiques publiques trop incertaines pour faire face au défi du changement climatique.
Un constat sobre mais cinglant qui, hasard du calendrier, est rendu au moment même où le Sénat se prononce sur le projet de loi Climat et résilience – loi jugée insuffisante par le HCC qui regrette « qu’aucun impact climatique global n’a été détaillé, de manière qualitative ou quantitative ».
« Les rapports du HCC se suivent et se ressemblent : toujours de grande qualité, ils dressent une radiographie cruelle de l’inaction climatique du gouvernement », constate Clément Sénéchal, chargé de campagne Climat pour Greenpeace France.
Manque de moyens, manque de suivi, manque de cohérence et manque de résultats
Passant en revue l’ensemble des secteurs, le HCC désigne celui des transports, dont les émissions stagnent et qui est de loin le plus émetteur en France, comme le plus mauvais élève : un avertissement pour Jean-Baptiste Djebbari, qui mise plus sur des technologies hasardeuses que sur une refonte en profondeur du secteur, axée sur la sobriété.
Le Haut Conseil pour le climat note par ailleurs que la France a désormais tendance à réduire ses émissions moins vite que la moyenne européenne, ou que ses grands voisins, comme le Royaume-Uni ou l’Allemagne – deux pays qui affichent désormais des objectifs plus ambitieux.
« A la lecture de ce rapport, l’attentisme caractéristique de ce quinquennat devient frappant. L’affaiblissement du second budget carbone, qui fixe les plafonds d’émissions à ne pas dépasser pour la période 2019-2023, combiné au rehaussement de l’objectif européen pour 2030, prépare un cocktail explosif pour le prochain exécutif. Il aura la lourde tâche d’adopter et mettre en œuvre des mesures drastiques pour rattraper le retard accumulé par Emmanuel Macron par manque de courage politique », conclut Clément Sénéchal.