Réunis au Royaume-Uni, les dirigeants du G7 ont raté l’occasion d’entamer une séquence internationale ambitieuse sur le climat, avant la COP26 en novembre prochain.
Malgré l’urgence climatique, devant laquelle les populations déjà les plus affaiblies par la crise COVID sont les plus vulnérables, les pays les plus riches ont échoué à accélérer leur sortie des énergies fossiles, pourtant indispensable pour donner corps à l’Accord de Paris, et restaurer la confiance multilatérale avec les pays en voie de développement.
“Où est la mise en œuvre nationale claire avec des échéances et où sont les financements climat si urgent pour les pays les plus vulnérables ?”, regrette Jennifer Morgan, directrice générale de Greenpeace international. « Le G7 n’a pas réussi à poser les bases d’un succès à la COP26 car la confiance fait cruellement défaut entre pays riches et pays en développement. Reconstruire cette confiance multilatérale essentielle signifie soutenir la levée des brevets pour un vaccin accessible à toutes et tous, respecter les engagements de financements climat pour les pays les plus vulnérables et condamner une fois pour toutes les énergies fossiles”.
Côté français, le chef d’État refuse toujours de relever l’ambition climatique française, désormais décalée par rapport à celle de l’Union européenne et bien faible au regard des nouveaux engagements proposés par le Royaume-Uni, organisateur de la COP26, l’Allemagne ou même des Etats-Unis, de retour dans l’Accord de Paris grâce à Joe Biden. En outre, alors que le G7 s’engage à réduire de moitié leurs émissions d’ici à 2030, le statut quo français (-40%) place la France en-deçà de la dynamique collective.
« Une fois de plus, Emmanuel Macron fait pâle figure à l’international, faute de cohérence entre ses beaux discours diplomatiques et ses actes nationaux”, souligne Clément Sénéchal, chargé de campagne climat pour Greenpeace France.“D’autant plus que la loi climat en cours d’examen au parlement est essentiellement cosmétique et ne permettra pas à la France de respecter ses objectifs actuels. Un climato-cynisme qui affaiblit aujourd’hui la France dans le concert des nations dites progressistes”.
Vendredi, dans le cadre du recours de Grande-Synthe contre l’Etat pour inaction climatique, le rapporteur public a recommandé aux juges du Conseil d’Etat d’ordonner à l’Etat de « prendre toutes mesures utiles » d’ici 9 mois, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et respecter ses engagements. Dans sa défense, le gouvernement avait pourtant mis en avant… la loi Climat et résilience, dont l’examen démarre demain au Sénat.