Alors que s’ouvre aujourd’hui la Conférence des Nations unies sur le climat de Poznan, en Pologne, Greenpeace rappelle aux négociateurs et représentants des gouvernements qu’il faut passer d’urgence aux choses sérieuses concernant la lutte contre le dérèglement du climat.
« Pour éviter le coût insupportable d’un dérèglement du climat incontrôlé, la communauté internationale doit sortir de sa dépendance aux énergies fossiles et mettre fin à la destruction des forêts, déclare depuis Poznan Jérôme Frignet, chargé de la campagne Forêts de Greenpeace France. L’heure est grave et malgré cela, la communauté internationale manque de leadership dans ces négociations. Bon nombre de gouvernements n’ont apparemment toujours pas saisi l’urgence de la crise. Il faut amorcer un virage, ici, et maintenant ! »
Poznan, entre Bali et Copenhague
Fin 2007, les scientifiques du Giec ont publié un rapport dessinant un futur catastrophique. Lors de la conférence des Nations unies de Bali, les gouvernements se sont alors engagés à conclure un accord ambitieux d’ici à décembre 2009, à Copenhague, qui prendrait la suite du protocole de Kyoto expirant fin 2012.
Un an plus tard, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter et la fonte des glaces en Arctique comme en Antarctique a surpassé les pires scénarios établis par les scientifiques. Pourtant, aucun progrès significatif n’a été réalisé dans le sens d’un accord international…
Même l’Europe, qui s’est toujours targuée d’être le champion de la lutte contre les changements climatiques, arrive en position de faiblesse à Poznan. La délégation européenne, emmenée par la France, ne va présenter qu’un objectif a minima de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre et aucune contrainte à financer l’aide aux pays en développement. Si tous les pays industrialisés s’alignaient à Poznan sur le plan européen, nous sommes sur la voie d’une augmentation de 3,2 à 4°C des températures !
« Nous sommes à mi-parcours d’un processus de deux ans qui doit aboutir à un accord international qui laisserait une chance à notre planète. Pour l’instant les égoïsmes nationaux ont nourri des discussions stériles, des désaccords récurrents, des résistances injustifiables, sans permettre les avancées nécessaires dans ces négociations, affirme Karine Gavand, chargée de la campagne Climat de Greenpeace France. Il est temps pour les gouvernements de prendre leurs responsabilités. La crise financière et économique ne doit pas servir de prétexte à l’inaction. Que pèse-t-elle au regard des 5 à 20 % du PIB mondial que va nous coûter chaque année l’adaptation au dérèglement du climat ? »
À Poznan, les gouvernements doivent s’accorder sur :
– Une « vision partagée du climat », qui intègre ce que la science exige, c’est-à-dire que les émissions mondiales de gaz à effet de serre, aujourd’hui en constante augmentation, commencent à décroître au plus tard à partir de 2015 ;
– Un projet de texte pour le futur accord international, qui permettra le démarrage des négociations en mars 2009 ;
– Un plan de travail détaillé susceptible d’aboutir à la conclusion d’un accord international à la Conférence des Nations unies de Copenhague, en décembre 2009.
Enfin les pays industrialisés doivent s’engager sur des objectifs de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre situés dans le haut de la fourchette des recommandations du Giec, soit de 25 à 40 % d’ici à 2020.