Convoi de déchets hautement radioactifs vers l’Allemagne : il n’y a que pour Areva que tout est « normal »

Paris, le 4 novembre – Demain, vendredi 5 novembre, à 14h20, un convoi chargé de containers hautement radioactifs appelés « Castor » (Cask for Storage and Transport Of Radioactive Material) partira de la gare de Valognes (Manche) à destination de l’Allemagne, au site d’entreposage de déchets nucléaires de Gorleben (Basse Saxe). Ce convoi, que l’industrie tente de banaliser, déclenche une mobilisation sans précédent en Allemagne où la population est hostile à son arrivée et surtout à l’entreposage des déchets dans ce site de Gorleben.

Mobilisation générale et rejet citoyen des deux côtés de la frontière

En France, des rassemblements sont prévus tout le long du trajet, et au départ du train à Valognes où seront présents Kumi Naidoo, le directeur de Greenpeace international, et Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France.

« Plus de 30 000 policiers sont mobilisés en Allemagne et les forces de l’ordre françaises sont elles aussi sur les dents : contrairement à ce que nous dit Areva, ce transport n’a rien de « normal » ou d’anodin ! C’est une cargaison hautement radioactive qu’on s’apprête à expédier sur un site absolument inadapté », affirme Pascal Husting.

Ni La Hague, ni Gorleben : voie sans issue pour les déchets nucléaires

« Notre présence à Valognes est porteuse d’un message fort à l’adresse de l’industrie nucléaire, déclare Pascal Husting. Ces déchets vitrifiés hautement radioactifs doivent quitter La Hague, qui n’est pas un centre de stockage, et la France. Mais ils ne doivent pas non plus être entreposés à Gorleben, qui n’est qu’un simple hangar. Il n’y a aucune solution viable pour les déchets nucléaires, il faut arrêter d’en produire. »

Kumi Naïdoo* au départ à Valognes et à l’arrivée du train : un signal fort

Kumi Naïdoo, est le directeur de Greenpeace International depuis un an. Il se rendra à Valognes le 5 novembre et sera présent pour le départ du train. Samedi 6 novembre, il se rendra à Dannenberg, en Allemagne, près du site de Gorleben, où une manifestation, organisée par les associations et les syndicats allemands, devrait rassembler des dizaines de milliers de personnes.

« Je viens d’Afrique du Sud et je peux vous dire que le nucléaire, que certaines nations occidentales, dont la France, tentent de vendre aux pays en développement au lieu de leur proposer des énergies renouvelables, n’est pas une solution au défi climatique ni aux besoins en énergie, affirme Kumi Naidoo. Ces déchets nucléaires en partance pour l’Allemagne, dont personne ne sait quoi faire, en sont la preuve formelle : le nucléaire est une voie sans issue. D’autres solutions existent. »

Mobilisation sur le trajet du train en France

En France, Greenpeace a publié la semaine passée :

les différents trajets possibles

les horaires

* Kumi Naidoo est Sud Africain. Il s’est impliqué très tôt dans la lutte contre l’apartheid. Après un exil forcé et son retour en 1990, il milite activement jusqu’aux élections de 1994, qui verront la victoire de Nelson Mandela. Ensuite, il dirige différentes ONG sud-africaines et mondiales en faveur de l’éducation. Il prend la direction de Greenpeace international fin 2009 et lui apporte sa culture de la désobéissance civile, son charisme, sa vision d’« homme du sud » des questions environnementales.