COP15 : la protection de la biodiversité a besoin de changements systémiques
Deux fois reportée pour cause de pandémie mondiale, la conférence sur la biodiversité s’ouvre cette semaine à Montréal. Les précédentes éditions ont principalement défini les attentes et enjeux sur la question, mais elles sont restées faibles dans la mise en œuvre de solutions d’envergure. Il est temps de définir des mécanismes clairs pour réaliser et mesurer la protection de la biodiversité.
Pendant des décennies, la déforestation, la surpêche, l’agriculture industrielle et l’extraction des ressources naturelles ont contribué à la disparition d’espèces à un rythme alarmant sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Entre changement climatique et perte d’écosystèmes, un million d’espèces sont aujourd’hui menacées d’extinction.
Pour Greenpeace, la COP15 sera un succès uniquement si le texte final du Cadre mondial de la biodiversité post-2020 est assez ambitieux et inclut :
- La reconnaissance explicite des droits et du rôle central des peuples autochtones et des communautés locales dans la protection de la biodiversité à l’échelle mondiale, y compris le principe de consentement préalable et éclairé,
- Un objectif mondial ambitieux de protéger au moins 30 % des terres et 30 % des mers d’ici 2030,
- Des outils et des mesures clairs ainsi qu’un financement équitable pour la mise en œuvre des objectifs.
Au niveau international, au moins 100 milliards de dollars devraient être fournis chaque année par les pays développés aux pays en développement afin de protéger ou restaurer les écosystèmes menacés par la prédation et la recherche du profit maximal d’entreprises et d’individus souvent basés dans les pays développés . Ce soutien international devrait reposer principalement sur des sources publiques et éviter la double comptabilisation des financements climatiques.
S’il ne sera pas au coeur des négociations, le sujet de l’exploitation minière en eau profonde est actuellement mentionné dans le texte de l’accord selon un langage problématique qui ne reflète pas la dynamique impulsée par plusieurs Etats, en tête desquels la France, et soutenue par des centaines de scientifiques, qui se prononcent en faveur d’un moratoire ou d’une interdiction. La COP15 devrait être l’occasion pour les représentants de l’Etat français de porter activement auprès des parties leur ambition d’une interdiction pure et simple de cette industrie qui serait dévastatrice pour la biodiversité des grands fonds et pour l’océan tout entier.
Brief médias Greenpeace disponible ici (en anglais)