L’opération, intitulée Orizon, met en scène une fausse agence immobilière qui pratique « l’immobilier prédictif ». Le concept, imaginé par l’agence Artefact, est simple : simuler la montée des eaux provoquée par le réchauffement climatique pour dénicher les biens immobiliers qui seront situés en bord de mer dans quelques dizaines d’années.
Le site de cette agence immobilière fictive permet aux internautes de sélectionner diverses régions géographiques en France et en Belgique. L’internaute sélectionne la zone géographique de son choix, la surface souhaitée et le budget dont il/elle dispose. L’algorithme prédictif du site suggère alors de vraies annonces immobilières correspondant à ses critères de recherche, des biens qui se retrouveraient sur les bords de mer en 2100, tout en montrant la plus-value réalisée.
Les projections données sur ce site se basent sur le scénario RCP8.5 du rapport du GIEC de 2014 qui prévoit une augmentation des températures de 5°C et une élévation du niveau de la mer d’environ un mètre à l’horizon 2100. Ce scénario RCP8.5 est le plus pessimiste du GIEC, mais c’est un scénario probable car il correspond à la prolongation des émissions actuelles. La carte de montée du niveau des eaux a été réalisée à partir des données topographiques de la NASA.
La COP23 s’ouvre à la fin d’une année marquée par des ouragans dévastateurs, des inondations et des sécheresses. Pour Greenpeace, les dirigeant-e-s réuni-e-s à Bonn doivent réaliser de réels progrès sur les règles de mise en œuvre de l’Accord de Paris et préparer le terrain pour rehausser l’ambition climatique.
« Lors de l’Accord de Paris en 2015, les Etats ont convenu qu’il fallait limiter la hausse des températures bien en-deçà de 2°C et au plus près de 1,5°C. Mais les engagements pris par les pays jusqu’à présent nous conduisent à un réchauffement catastrophique de 3°C. L’urgence est donc bien réelle. A travers cette opération, Greenpeace France souhaite dénoncer l’immobilisme et le manque d’ambition des États mais aussi le cynisme des entreprises multinationales qui continuent d’investir dans les énergies polluantes et tardent à changer leurs stratégies industrielles. En montrant de façon réaliste l’impact de l’élévation du niveau de la mer, nous espérons une prise de conscience globale qu’il faut mettre les bouchées doubles, notamment en France, pour développer les énergies renouvelables mais aussi enclencher la transition vers un modèle agricole respectueux du climat », conclut Laurence Veyne, directrice de la communication de Greenpeace France.