Le Danemark et le Costa Rica s’apprêtent à annoncer le ralliement de plusieurs États à l’initiative “Beyond Oil & Gas Alliance”. Une alliance diplomatique de plusieurs pays s’engageant à sortir progressivement du gaz et du pétrole, sans échéance précise à ce stade.
Si sur le papier cette initiative est un pas dans la bonne direction, son contenu reste encore trop flou pour le moment ; tout dépendra de la date de sortie des énergies fossiles finalement retenue par les signataires, et du champ d’application adopté.
Pour Greenpeace, il est temps de mettre fin dès à présent aux soutiens publics pour le pétrole et le gaz, tant au niveau domestique qu’international, et mettre un terme à toute exploration et exploitation de nouveaux gisements. Cela signifie également interdire le renouvellement des concessions actuelles et la prolongation des permis en cours.
Un point sur lequel la loi hydrocarbure adoptée par la France en 2017, sous l’impulsion de Nicolas Hulot et vantée aujourd’hui par Barbara Pompili, pêche largement. Et sur lequel la déclaration de l’alliance BOGA reste ambiguë – tant et si bien que la participation française à cette coalition n’implique en l’état aucune nouvelle ambition politique. Or, pour respecter pleinement l’Accord de Paris, il faut non seulement juguler toute expansion future du secteur fossile, mais également réduire la production actuelle.
La France, elle, continue son double discours à la COP. Face, elle annonce rejoindre cette initiative sur la sortie des énergies fossiles, pile, elle continue de mener une diplomatie pro gaz, comme à Bruxelles où elle soutient l’inclusion du gaz fossile dans la taxonomie, ce qui lui a valu le Fossile du jour à Glasgow le 4 novembre.
Elle est également bien absente de la liste de plus de 20 pays, dont le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne ou l’Espagne, qui ont annoncé la semaine dernière mettre un terme, à partir de fin 2022, à leurs investissements publics dans le pétrole, le gaz et le charbon à l’international.