À la COP28, une vingtaine de pays dont la France viennent de signer une déclaration commune pour tripler les capacités de l’énergie nucléaire dans le monde d’ici 2050, par rapport à 2020. Greenpeace France dénonce une manœuvre de diversion climatique.
“Le constat scientifique est clair : si l’on souhaite conserver une chance d’une trajectoire de 1.5°C, il faut massivement baisser les émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines années. Beaucoup trop lent à déployer, le nucléaire est totalement hors délai face à l’urgence climatique. L’annonce d’un triplement des capacités est déconnectée de la réalité*. Entre retards, surcoûts et dépendance à la Russie, l’industrie nucléaire perd chaque jour du terrain dans le mix énergétique mondial et se marginalise un peu plus au profit des énergies renouvelables. Bien moins chères, rapides à déployer et accessibles aux pays en développement, ces énergies font quant à elles consensus sur la scène internationale. À l’image de la scène nationale sur laquelle la France brille par sa médiocrité en termes de développement des énergies renouvelables, l’obsession pronucléaire d’Emmanuel Macron masque en réalité son manque de sérieux dans l’action climatique.”, déclare Pauline Boyer, chargée de campagne Transition énergétique à Greenpeace France.
*Pour tripler les capacités nucléaires mondiales, il faudrait mettre en service plus de 70 grands réacteurs par an, année après année, entre 2040 et 2050.
Or ces dernières années, ce sont 5 nouveaux réacteurs en 2020, 6 réacteurs en 2021, 6 réacteurs en 2022 et 4 réacteurs en 2023 (soit un total de 21 nouveaux réacteurs) qui ont été ajoutés au réseau.
Lors des deux dernières décennies il y a davantage de réacteurs qui ont été fermés que mis en service dans le monde.