Paris, le 2 décembre 2009 – Alors que les députés français s’apprêtent à débattre du sommet mondial pour le climat qui démarre dans cinq jours à Copenhague, une douzaine d’activistes de Greenpeace ont investi le toit de l’Assemblée nationale dès 11h30. Leur objectif : interpeller Nicolas Sarkozy. Sur leurs banderoles, ce message : « Copenhague : aux actes, Monsieur le Président ! »
« Aux armes, citoyens », appelle la Marseillaise… En écho, à la veille d’une nouvelle bataille décisive contre les changements climatiques, nous appelons Nicolas Sarkozy à agir, explique Karine Gavand, responsable de la campagne Climat de Greenpeace France. On ne sauvera pas la planète avec des grands discours. Le Président, qui signera l’accord final à Copenhague, doit dès aujourd’hui aller au-delà des déclarations d’intention et annoncer des chiffres, du concret. »
Des actes, c’est ce que réclament Greenpeace et près de 450 000 citoyens
Copenhague approche. Les responsables politiques français, qui s’apprêtent à prendre des décisions engageant l’avenir du monde, n’ont toujours pas entendu le message porté par Greenpeace mais aussi par près de 450 000 Français qui ont signé la pétition de l’Ultimatum Climatique adressée au président de la République.
« Notre message est clair : Copenhague n’a pas droit à l’échec. Aujourd’hui, rien n’est perdu. Toutes les options sont sur la table, affirme Karine Gavand. Dans deux semaines, chaque chef d’État sera face à un choix simple : faire partie du problème ou faire partie de la solution. La France, l’Europe, doivent enfin choisir leur camp. Elles détiennent la clé du succès de Copenhague. »
Les conditions d’un bon accord à Copenhague
Pour être un succès, l’accord de Copenhague doit être contraignant, juste et ambitieux. Il doit permettre de maintenir l’augmentation des températures sous la barre de 2°c. Cela implique que les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent cesser de croître en 2015.
Pour ce faire, les pays industrialisés doivent prendre à Copenhague au moins deux engagements :
– réduire leurs émissions de 40 % d’ici à 2020 ;
– mettre sur la table 110 milliards d’euros par an d’ici à 2020 pour aider les pays en développement à faire face aux changements climatiques.
Ce que doit faire Nicolas Sarkozy
Cesser de se cacher derrière les grands pays émergents comme la Chine ou l’Inde… Et ne pas se contenter de critiquer les Etats-Unis. Les premiers ont déjà très clairement montré qu’ils étaient prêts à agir et à s’engager. Les seconds affichent certes des ambitions en totale inadéquation avec les préconisations des scientifiques, mais l’Europe, et la France, ne font guère mieux ! L’Union européenne se contente ainsi d’afficher pour le moment un objectif de réduction de ses émissions de 20 % d’ici à 2020… or elle atteindra ce chiffre mécaniquement, même si elle ne fait aucun effort supplémentaire. L’Europe se repose donc sur ses lauriers à l’heure où elle doit prendre le leadership et redoubler d’effort.
« La France peut et doit pousser l’Union européenne à défendre de vrais engagements, reprend Karine Gavand. Pour sauver Copenhague, comme il le souhaite apparemment, Nicolas Sarkozy n’a qu’à afficher ces objectifs : réduire les émissions françaises de 40 % d’ici à 2020 et chiffrer à 4,2 milliards d’euros par an la contribution de la France au soutien des pays en développement. Le Président ferait ainsi à la tribune de l’Onu un véritable coup d’éclat susceptible de le faire entrer dans l’Histoire… »