Copenhague, le 19 décembre 2009 – Coup de théâtre, cette nuit, à Copenhague, en plénière des Nations unies : plusieurs pays refusent l’accord proposé.
« À Copenhague, Tuvalu refuse de mourir. Ce minuscule État insulaire du Pacifique a ouvert le bal et rejeté, avec d’autres, la proposition d’accord désastreuse, bouclée entre pays riches et annoncée aux médias et au monde comme le résultat de la conférence », déclare Karine Gavand, responsable de la campagne Climat de Greenpeace.
En fin de journée, alors que les négociations semblaient être embourbées, Barack Obama et Nicolas Sarkozy ont chacun tenu une conférence de presse juste à temps pour être repris dans tous les médias et les journaux télévisés.
Ils ont chacun assuré que « le monde » s’était entendu sur un accord à Copenhague. En réalité, l’accord en question avait été rédigé par une poignée de pays qui ont cru pouvoir l’imposer au reste du monde. Et cela, avant même que cet accord n’ait été validé en plénière par les 192 pays représentés.
Selon Sandrine Mathy, présidente du RAC-F, « certains chefs d’État ont cru bon, en arrivant à Copenhague, de donner un coup de pied dans la fourmilière jugée trop lente du processus de négociations des Nations unies. C’était se tromper de forum : le sommet de Copenhague n’est pas un G20 ».
L’accord présenté par Nicolas Sarkozy, énième texte de la journée soumis à discussion entre 25 pays sensés représenter l’ensemble des groupes régionaux, n’avait en réalité pas le soutien du reste de la communauté internationale. Nicolas Sarkozy et Barack Obama ont donc tenté de passer en force un accord qui n’en était pas un.
À 3h30 du matin, enfin de retour en plénière des Nations unies, plusieurs pays en développement ont clamé haut et fort leur refus d’un tel accord et ont dénoncé « un processus totalitaire et un manque de respect de la part des pays industrialisés ».
« Alors que Copenhague devait rassembler par un contrat de confiance l’ensemble des pays autour de la cause climatique, l’arrogance de quelques chefs d’État ébranle le processus même des négociations. Le multilatéralisme a peut être malheureusement été remis en cause de manière irréversible », constate Morgane Créach directrice du pôle international du RAC-France.