Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a révélé aujourd’hui la tâche gigantesque et urgente qui nous attend pour limiter le réchauffement de la planète tout en fournissant un plan clair pour y parvenir.
L’objectif d’1,5 est encore tenable selon le GIEC
Leur constat est sans appel : pour ne pas dépasser 1,5 degré de réchauffement planétaire, les émissions mondiales de CO2 doivent être divisées par deux d’ici 2030 avant de tomber à “zéro net” au plus tard au milieu du siècle. Le réchauffement planétaire devrait dépasser 1,5 degré entre 2030 et 2052 s’il se poursuit au rythme actuel, ce qui renforce l’urgence de réduire les émissions.
Pour Jennifer Morgan, directrice exécutive de Greenpeace International, “Il s’agit du rapport scientifique le plus important que nous ayons jamais eu sur le climat. Afin d’éviter davantage d’incendies tragiques, de tempêtes violentes et de pertes de vies humaines, le monde doit diviser par deux ses émissions mondiales au cours de la prochaine décennie. C’est un défi énorme, mais c’est faisable. Ne pas se remettre sur la bonne trajectoire reviendrait à mettre en danger des millions de personnes dans le monde et en particulier les populations les plus vulnérables”.
Charge aux Etats de mettre les bouchées double sur le climat
Ce rapport doit avoir des répercussions politiques sur la communauté internationale : il confirme l’absolue nécessité de relever les engagements climatiques des pays de toute urgence et avant 2020, en augmentant les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030.
Et la France ne doit pas y couper : elle doit incarner et porter cette relève, avec des politiques cohérentes au niveau national.
Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France,“Emmanuel Macron a beau parader à l’international, la France n’est pas championne du climat.”
Les émissions de gaz à effet de serre de l’hexagone sont en hausse pour la troisième année consécutive et aucune mesure ambitieuse n’a été prise pour transformer en profondeur les secteurs les plus émetteurs, à savoir l’agriculture et les transports.
Sur la question de la transition énergétique, la France est extrêmement en retard sur ses objectifs pour une seule et simple raison : son obsession pour l’énergie nucléaire.
“On ne peut pas se permettre de jouer avec le climat” ajoute Jean-François Julliard. “Emmanuel Macron ne peut pas se cacher derrière l’argument d’une énergie “décarbonée”, le nucléaire, alors que cette technologie est sale et dangereuse. Il ne peut pas non plus se cacher derrière des effets d’annonce et autres mesurettes sur les secteurs les plus émetteurs. La solution que la France doit apporter pour le climat, c’est une véritable transition de son modèle énergétique vers les renouvelables ainsi qu’une refonte de son système de transports et de son modèle agricole”.