Crise politique : replacer la justice sociale, fiscale et climatique au cœur du jeu politique est la seule solution.
L’Assemblée nationale vient de voter la censure du gouvernement à la suite d’un débat chaotique et ubuesque sur le budget 2025 qui a contraint le Premier ministre à déclencher l’article 49.3. Avec cet événement, la vie politique française sombre un peu plus dans une crise démocratique qui s’ajoute aux crises écologique, sociale et économique.
« Cette situation inédite signe l’échec d’une stratégie périlleuse et irresponsable : celle de la nomination d’un premier ministre issu d’un parti minoritaire et défait lors des précédentes élections, et de la compromission avec l’extrême droite. En plus de précipiter le pays dans une impasse démocratique, cette stratégie a conduit à une proposition de budget faisant fi de l’urgence écologique, d’un partage juste de l’effort fiscal, et sourd aux besoins fondamentaux de la population : se nourrir, se déplacer, se loger, se soigner et vivre dignement” commente Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.
Pour Greenpeace France, la séquence du budget aurait dû être l’occasion d’avancer sur le terrain d’une fiscalité plus juste et plus verte. Des propositions progressistes allant dans ce sens étaient sur la table, par exemple l’établissement d’un ISF climatique ou encore une taxation durable et significative des superprofits et des dividendes distribués par les grands groupes privés, industries polluantes en particulier.
L’ONG rappelle que le retard pris sur l’adoption du budget repousse encore davantage la transition énergétique, écologique et sociale.
« Le président Emmanuel Macron porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Après plusieurs années d’une politique ultra-libérale et d’inaction environnementale qui a appauvri le pays tout en alimentant le vote d’extrême droite, il est urgent de prendre un tournant décisif. Le prochain gouvernement doit replacer la justice sociale, fiscale et climatique au cœur de l’action publique pour répondre enfin aux besoins des citoyennes et des citoyens, et garantir un avenir durable », conclut Jean-François Julliard.