Le Havre, le 7 avril 2010 – Aujourd’hui à 15h30, 6 activistes de Greenpeace ont manifesté dans le port du Havre (Seine-Maritime) contre les exportations de déchets nucléaires français vers la Russie. A bord de deux canoës et d’un zodiac, les activistes ont déployé des banderoles « la Russie n’est pas une poubelle » à 200m du Kapitan Kuroptev. Le navire est en train de charger à son bord les déchets nucléaires français arrivés sur le convoi ferroviaire parti hier à 17h30 de Pierrelatte (Drôme).
« Nous manifestons aujourd’hui de manière pacifique pour obtenir l’arrêt immédiat des exportations de déchets nucléaires d’Areva et EDF vers la Russie, déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne Nucléaire de Greenpeace France. Bien que les industriels ont obtenu un référé de la part de la justice pour continuer leur trafic dans l’ombre, nous sommes là pour faire la lumière sur l’impossible gestion des déchets nucléaires. »
Un référé qui amplifie l’opacité autour du nucléaire
Le Tribunal de Grande Instance du Havre a accédé hier à la demande de référé des industriels du nucléaire pour empêcher Greenpeace de manifester autour du convoi et du navire de déchets nucléaires.
Le tribunal a réduit la distance et le niveau des astreintes financières demandés initialement, passant respectivement de 500 à 300m en mer et de 100 000 à 75 000 euros par effraction constatée. Mais il s’est montré sévère concernant la mise en application.
Contrairement à d’habitude, le référé ne prend pas effet après notification par huissier au siège de Greenpeace mais il est applicable immédiatement et les infractions seront constatées « à la minute ».
« Ce référé n’est pas une surprise pour nous, par contre, son application est inhabituelle puisqu’immédiate, déclare Yannick Rousselet. Cela démontre une nouvelle fois qu’en France il y a une profonde volonté des industriels et des institutions de laisser la problématique loin des yeux du public. »
Des moyens démesurés mis au service de l’industrie
Le port du Havre est aujourd’hui en état de siège policier.
Le déploiement des forces de l’ordre est impressionnant, toute la panoplie du maintien de l’ordre est présente sur les quais du port. Seule une dizaine de militants de Greenpeace sont sur place…
« L’Etat se met complètement au services des industriels et de leur trafic, affirme Yannick Rousselet. Les moyens déployés sont complètement démesurés. Nous n’avons jamais eu l’intention de contrevenir au référé. Cela ne nous empêche pas de faire passer notre message auprès du public qui est de plus en plus nombreux à nos côtés. »
Le public ne veut plus de ces exportations !
En France, Jean-Louis Boorlo a déjà reçu plus de 29 000 demandes de moratoire sur ces exportations via la page : https://www.greenpeace.fr/stop-nucleaire/
En Russie aussi les internautes peuvent écrire directement à Jean-Louis Boorlo sur http://www.greenpeace.org/russia/ru/1304563/ et ils sont déjà nombreux à l’avoir fait…