Lundi 25 novembre 2019, la Commission nationale du débat public présentera les conclusions du débat public sur les déchets nucléaires qui s’est déroulé entre avril et septembre 2019 dans toute la France.
Greenpeace France y a pris une part active à la fois pour alerter la population sur l’ampleur du problème en France mais aussi pour dénoncer l’aveuglement des pouvoirs publics et de l’industrie, qui s’enferment dans l’impasse nucléaire.
« Plusieurs rapports d’experts et documents d’analyse attestent du fait qu’il n’existe aujourd’hui aucune solution fiable pour gérer les déchets nucléaires [1]. En France, notre politique de retraitement ne fait qu’aggraver le problème en multipliant les sources de pollution et les types de déchets qui s’accumulent aux quatre coins de la France. C’est également vrai pour le projet Cigéo censé accueillir les déchets les plus problématiques, les fameux ‘HA-VL’, hautement radioactifs à vie longue, dont nous avons démontré que les volumes réels sont cinq à sept fois supérieurs aux chiffres officiels [2]. » déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne Nucléaire pour Greenpeace France.
Face à la gravité de la situation, les militant·es écologistes de Greenpeace ont multiplié les actions de sensibilisation du grand public et de désobéissance civile, pointant du doigt les nombreuses failles de la filière. Entre saturation des installations, transports quotidiens au coeur de zones densément peuplées, pollution des usines de combustible et coûts non provisionnés, les déchets nucléaires font peser un héritage insoutenable sur les générations futures.
« Alors que l’urgence climatique nous impose de trouver des solutions rapides et efficaces pour sauver le climat, les déchets nucléaires viennent rappeler que le nucléaire, bien que bas carbone, est une énergie qui pollue gravement et durablement l’environnement. C’est particulièrement vrai en France où notre mix énergétique repose encore à plus de 70% sur l’atome (contre 10% en moyenne au niveau mondial). Tant que la France s’obstine à prolonger la durée de vie du parc nucléaire et construire des EPR, elle alourdit le fardeau et la facture des générations futures. Le ministère de la Transition écologique et solidaire doit prendre les mesures qui s’imposent. », conclut Alix Mazounie, chargée de campagne Énergie pour Greenpeace France.
Plus de 20 000 personnes ont signé une lettre ouverte à Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, pour porter les demandes de Greenpeace dans le débat :
- Renoncer au projet d’enfouissement profond Cigéo et privilégier d’autres options, comme le stockage à sec en sub-surface.
- Mettre un terme au retraitement du combustible usé, qui multiplie les risques.
- Mettre fin aux transports nucléaires inutiles (notamment ceux liés au retraitement) et interdire les passages en zone de concentration urbaine.
- Comptabiliser les « matières radioactives » non réutilisées dans la liste des déchets nucléaires d’EDF.
- En priorité : cesser de produire des déchets nucléaires en planifiant une sortie du nucléaire qui s’appuiera sur les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et le développement d’énergies renouvelables, selon des scénarios compatibles avec la lutte contre le changement climatique.
Notes aux rédactions : les différentes publications de Greenpeace France pendant le débat
– [1] En janvier 2019, Greenpeace a publié un rapport intitulé La crise mondiale des déchets nucléaires, sur le risque de saturation en France et dans le monde.
– [2] Le 11 septembre, Greenpeace France a publié un rapport intitulé A quel prix? Les coûts cachés des déchets nucléaires