Paris, le 26 juin 2015 – Greenpeace a été mise en demeure par l’avocat de l’Association Nationale Pommes Poires (ANPP) de renommer son rapport intitulé ‘Pommes Empoisonnées – Mettre fin à la contamination des vergers grâce à l’agriculture écologique’ afin de ne pas laisser supposer, selon l’ANPP, que les pommes contiennent du poison, ce qui lui causerait un grave préjudice.
Nous ne renommerons pas ce rapport : modifier son titre ne changera rien aux résultats des tests présentés dans cette publication. Et cela ne changera rien, non plus, à l’incapacité actuelle de notre agriculture à se débarrasser de son addiction aux pesticides chimiques de synthèse.
Les producteurs sont aujourd’hui les premières victimes de ces pesticides, qui mettent en péril leur santé et celle de leurs exploitations, et menacent la capacité à produire à long terme en épuisant les ressources naturelles. Greenpeace a publié en mai un rapport montrant que les agriculteurs et leurs familles sont parmi les plus exposés aux risques des pesticides. Les initiatives positives pour produire plus sainement existent, mais de trop nombreux pesticides sont encore utilisés dans la production actuelle.
Greenpeace est convaincue que changer en profondeur notre modèle agricole et alimentaire ne peut reposer sur les seuls efforts des agriculteurs. La grande distribution porte une responsabilité dans la situation actuelle et a les moyens de la faire évoluer. En s’engageant dans une course effrénée aux prix bas, et en imposant des contraintes de volume, d’esthétique, etc., ce secteur exerce une pression excessive sur les producteurs.
L’obsession de produire sainement doit remplacer celle de payer moins cher. Et la grande distribution, à qui Greenpeace s’adresse aujourd’hui dans le cadre de sa campagne ‘course zéro pesticide’, peut et doit favoriser cette évolution en donnant les moyens aux agriculteurs de mettre en œuvre et développer des alternatives aux pesticides.