Paris, 15 juin 2010 – Aujourd’hui, Jean-Louis Borloo et la ministre italienne de l’environnement signent un accord pour la protection du détroit de Bonifacio entre la Corse et la Sardaigne. C’est une première étape pour l’interdiction du trafic de matières dangereuses et la création du premier parc marin international en Méditerranée.
« Greenpeace a mené campagne depuis 2008 pour le classement de ce site remarquable et particulièrement vulnérable en réserve marine, explique François Chartier, chargé de campagne Océans à Greenpeace France. Cette avancée pour le détroit de Bonifacio est un premier pas, alors que moins de 1% de la Méditerranée est protégée aujourd’hui. Greenpeace souhaite que les Baléares, par exemple, suivent, pour que le thon rouge puisse s’y reproduire en paix »
Une première victoire pour la protection des océans
Dans les Bouches de Bonifacio, entre la Corse et la Sardaigne, 3 000 navires transitent chaque année dont 300 transportant des cargaisons dangereuses. Face au risque d’accident, les gouvernements français et italien ont entamé un processus de protection du site en 1993, notamment en interdisant le passage des navires transportant des cargaisons dangereuses battant pavillon français et italien. Greenpeace demandait que cette interdiction soit étendue à l’ensemble des cargos dangereux quel que soit leur pavillon. En 2008 et 2009, Greenpeace était notamment présente en mer avec ses bateaux pour mener campagne sur ce thème, demander l’interdiction du trafic, hautement risqué, dans cette zone et la création d’une réserve marine, interdisant tout prélèvement dans la zone.
Pour un véritable réseau de réserves marines
Depuis minuit, aujourd’hui même, la saison de la pêche au thon rouge en Méditerranée est officiellement fermée, avec 1628 tonnes de prises déclarées pour la France. Greenpeace continue à dire que cette pêche industrielle n’aurait jamais dû avoir lieu cette année, en se basant sur l’avis des scientifiques. Rappelons que la population de thons a diminué de 80% lors des 20 dernières années. Le comité scientifique de l’Iccat, organisation qui gère la pêche au thon, estime qu’avec un quota de pêche à 8000 tonnes, on aurait eu une chance sur deux de voir le stock de thon rouge se reconstituer en 2022. Le quota finalement accordé par l’Iccat est de 13500 tonnes. Greenpeace demande toujours un moratoire sur cette pêche et la création d’un réseau de réserves marines, notamment pour que cette espèce menacée puisse se reproduire librement sur la zone de frai des Baléares. L’Iccat, se réunira à Paris en novembre. Son comité scientifique a reçu mandat non seulement d’évaluer l’état de la population de thons rouges, mais aussi d’évaluer les possibilités de fermeture de la pêche sur des zones sensibles.
« Nous verrons alors jusqu’où va l’engagement affiché du gouvernement français à vouloir protéger la Méditerranée, explique François Chartier. Dans la même dynamique qui vise à protéger nos océans, il serait inconcevable de ne faire que la moitié du chemin et de ne pas classer une zone de reproduction pour une espèce emblématique hautement menacée. »