Discours d’E. Macron sur les forêts tropicales aux Nations Unies : réaction de Greenpeace France
Aujourd’hui à New York, Emmanuel Macron s’est exprimé sur les forêts tropicales, lors d’un numéro d’illusionniste conclu par l’annonce d’une aide financière française de 100 millions de dollars mais toujours dépourvu de mesures concrètes.
« De Biarritz à New York, Emmanuel Macron brandit l’urgence de protéger les forêts tropicales, mais le temps des décisions et des calendriers est toujours reporté. Dans ces conditions, il est impossible que la France arrête de contribuer à la déforestation d’ici 2020, comme elle s’y était engagée à Amsterdam en 2015 », estime Clément Sénéchal, chargé de campagne Forêts et Climat à Greenpeace France.
« La lutte contre la déforestation ne doit pas seulement permettre à Emmanuel Macron de se faire passer à moindre frais pour un champion du climat. Des outils existent déjà, mais sans volonté politique, ils ne sont pour le moment que des coquilles vides ».
Une contribution financière de 100 millions de dollars ne solde pas la responsabilité de la France dans la déforestation. Si Emmanuel Macron veut être crédible dans la protection des forêts mondiales, il doit :
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renforcer et mettre en oeuvre la Stratégie Nationale contre la Déforestation Importée (SNDI) qui ne contient actuellement aucune mesure contraignante et prévoit que la France continue de contribuer à la déforestation jusqu’en 2030 ;
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pousser pour la mise en place d’une proposition législative européenne qui mette fin à la déforestation liée à la consommation européenne ;
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stopper la raffinerie de Total à la Mède, qui produit des agrocarburants en important des quantités massives d’huile de palme d’Indonésie. L’industrie de l’huile de palme est en grande partie responsable de la destruction des forêts d’Asie du Sud-Est.
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interdire l’importation de soja ayant contribué à la déforestation, notamment au Brésil ;
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mettre en œuvre des moyens ambitieux pour la transition de notre modèle d’élevage et la fin de l’élevage industriel, qui exige l’importation de grandes quantités de soja.