Discours de politique générale de Gabriel Attal : l’écologie douteuse
Le discours de politique générale de Gabriel Attal confirme les craintes de Greenpeace France quant au traitement des enjeux écologiques par ce nouveau gouvernement.
Le nouveau Premier ministre veut donner l’illusion qu’il a compris l’urgence climatique, tout en ne faisant aucune référence aux énergies fossiles. Cette omission est particulièrement révélatrice du refus du gouvernement de s’attaquer aux vrais responsables du dérèglement climatique : les entreprises des énergies fossiles, qui devraient être celles qui “réparent” et qui “nettoient”. Face aux événements climatiques extrêmes, des personnes perdent leur maison, leurs récoltes, et sont parfois condamnées à endosser les frais seules, faute d’un système d’indemnisation juste et équitable.
Sans surprise, Gabriel Attal adhère à la foi aveugle d’Emmanuel Macron et de ses gouvernements successifs dans le nucléaire, alors même que ce dernier perd chaque jour un peu plus de terrain dans le monde face aux énergies renouvelables et enregistre une inflation exorbitante de ses coûts financiers. Les énergies renouvelables, bien que mentionnées dans le discours sur un pied d’égalité avec le nucléaire, n’ont fait l’objet d’aucune annonce de rehaussement des objectifs pour 2030 alors que les ambitions françaises sont dérisoires en comparaison de celles de ses voisins européens.
Gabriel Attal a une nouvelle fois montré qu’il n’avait pas compris les causes profondes de la colère du monde agricole, en ne mettant sur la table aucune mesure qui permette l’augmentation des revenus des agriculteurs ou qui remette en cause les accords de libre-échange, au-delà de l’accord UE-Mercosur. En se focalisant sur la suppression des normes environnementales, le Premier ministre privilégie l’agro-industrie au détriment des agriculteurs et des écosystèmes dont ils dépendent. Les jachères, par exemple, sont nécessaires à la régénération des sols, permettant le maintien des rendements et la préservation de la biodiversité. Une nouvelle dérogation aux obligations de jachères serait un palliatif de plus, ignorant les changements structurels et systémiques dont l’agriculture a besoin pour survivre.