Après une campagne chaotique où les questions écologiques ont été invisibilisées ou caricaturées, les résultats des élections européennes appellent à un sursaut majeur pour répondre aux attentes et inquiétudes des Français sur les questions environnementales et sociales et lutter contre la progression des idées de l’extrême droite en France mais aussi dans plusieurs pays européens.

Pour Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France :

“Les alliances qui vont se nouer au Parlement européen seront décisives pour que l’Europe accélère son ambition climatique et ne cède pas aux sirènes populistes et démagogiques qui continueraient à détricoter les avancées environnementales et sociales. Nous espérons un sursaut majeur des responsables politiques et des parlementaires européens pour faire front uni contre les idées et propositions inquiétantes et destructrices de notre pacte social portées notamment par l’extrême droite. Ensemble, nous devons nous mobiliser pour protéger notre avenir commun et préserver les principes fondamentaux sur lesquels repose l’Union européenne.”

L’onde de choc provoquée par la progression sans précédent de l’extrême droite et de ses idées est alarmante. Elle reflète l’incapacité des gouvernements en place à répondre à la colère et aux inquiétudes des populations sur les questions écologiques et sociales.

En France, le programme environnemental du RN est totalement déconnecté des réalités et enjeux actuels. Sur les questions environnementales notamment, il propose des reculs sur quasiment tous les secteurs et s’oppose à des mesures qui favoriseraient le pouvoir d’achat des Français : opposition aux énergies renouvelables, soutien à l’agriculture et l’élevage industriels, préservation des profits des industries les plus polluantes, soutien aux OGM et aux pesticides, etc.  Son programme, axé sur la division, le repli nationaliste et la stigmatisation de certaines catégories de la population, souhaite abolir le Pacte vert européen et risque d’aggraver fortement les inégalités sociales et de compromettre la solidarité nécessaire à la construction d’une société plus juste et inclusive. Il a systématiquement voté contre toute législation environnementale ou sociale ambitieuse au niveau européen.

Les députés européens auront à faire des choix cruciaux dans les mois qui viennent : soit ils continuent de soutenir un système qui pollue nos sols, notre air, notre eau et continuent à alimenter les injustices sociales, soit ils s’attaquent sérieusement aux inégalités et aux causes de la crise climatique. Cela passe notamment par la taxation des énergies fossiles, le soutien au développement des énergies renouvelables, la transformation de notre agriculture pour un modèle agroécologique et l’accompagnement des catégories les plus précaires dans les transformations majeures à accomplir dans les modes de vie.

Greenpeace France appelle à construire un front uni en France et au Parlement européen pour mener les batailles à venir sur les questions énergétiques, agricoles et sociales et ne rien céder aux partis qui démantèlent notre socle social, détricotent nos acquis environnementaux et alimentent les fractures et les inégalités.

“Il est crucial de renforcer les politiques sociales et climatiques, et de lutter contre la désinformation et les discours de haine. La montée du Rassemblement National et des idées d’extrême droite ne doit pas être sous-estimée : c’est un appel à l’action pour tous ceux et toutes celles qui croient en une Europe solidaire, juste et durable,” poursuit Jean-François Julliard.

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