Etiquetage du « sans OGM » : l’heureux premier pas du CNC

Agriculture

Paris, le 27 mai 2009. Dans un avis qui vient d’être rendu public, le Conseil National de la Consommation (CNC) admet pour la première fois la possibilité pour les industriels de l’agroalimentaire ayant fait le choix du sans OGM de le faire savoir par le biais de l’étiquetage. Greenpeace prend acte avec satisfaction de cet avis qui devrait permettre de pérenniser les filières sans OGM et d’orienter la demande vers ces produits.

L’avis du CNC :
http://www.minefi.gouv.fr/conseilnationalconsommation/avis/avis2009.htm

Pour le CNC, le terme « Animaux nourris sans utilisation d’OGM » pourra donc être apposé sur la viande et les produits laitiers issus de filières excluant l’alimentation à base de soja ou maïs OGM. Cette mesure pragmatique devrait permettre aux industriels ayant fait le choix du sans OGM de le valoriser et de pérenniser ces filières.
En effet, comme l’étude du Centre de recherche en gestion de l’Université de Pau (CREG) l’avait montré en septembre 2008, les surcoûts (tests, coûts de séparation…) imposés aux filières sans OGM par les cultures d’OGM menacent leur existence même [étude téléchargeable sur http://ogm.greenpeace.fr]. Il n’est évidemment pas juste que ce surcoût revienne finalement aux consommateurs, mais l’affichage du sans OGM leur permettra d’avoir le choix et de ne plus cautionner le développement des cultures d’OGM dans le monde, et notamment du soja sud américain.

Pour Greenpeace, deux points positifs sont à noter dans l’avis du CNC :
– Cette possibilité de valorisation concerne également les produits laitiers. « Malgré les résistances de l’industrie agroalimentaire, et en particulier de l’industrie laitière, le lait et les produits lactés pourront être étiquetés lorsque les producteurs auront fait les efforts d’exclure les OGM de l’alimentation des vaches, indique Arnaud Apoteker. Cela ne pourra qu’inciter les AOC fromagères et les producteurs de lait à rejeter les OGM. En effet, aujourd’hui, contrairement à ce que beaucoup pensent, les AOC, symboles de qualité, n’excluent pas toujours les OGM !»

– Le CNC est ferme sur la définition du « sans OGM ». Il évite de faire croire que sans OGM, c’est un peu d’OGM. En effet, l’allégation qu’il autorise sur les produits issus d’animaux dit « sans utilisation d’OGM » et non « sans OGM ».« Le sans OGM doit rester sans OGM ! ajoute Arnaud Apoteker. Il est important que le CNC rappelle cela à la veille d’un débat important portant sur ce sujet au Haut conseil sur les biotechnologies (HCB). »

Greenpeace appelle maintenant tous les industriels, notamment de l’industrie laitière, à s’engager dans la voix du sans OGM.