Le Havre/Cherbourg, le 29 octobre 2009 – Greenpeace dénonce les manœuvres d’Areva qui s’est enfui à Cherbourg pour continuer son trafic de matières nucléaires avec la Russie. Le Kapitan Mironov ce matin, le Kapitan Lus cet après-midi : les deux navires qui étaient attendus au Havre aujourd’hui et demain, ont été déroutés en direction du port de Cherbourg.
« Au lieu de faire acte de transparence au Havre, Areva continue à Cherbourg son trafic de matières nucléaires, avec la bénédiction des pouvoirs publics qui ont déployé un imposant dispositif de sécurité, déclare Yannick Rousselet, responsable de la campagne Énergie/Nucléaire de Greenpeace France. Le gouvernement s’arrête au milieu du gué : il a reconnu le manque de transparence avec laquelle les industriels du nucléaire mènent leurs activités dangereuses, mais refuse de prendre un moratoire pour suspendre ce trafic le temps que toute la lumière soit faite. »
Où en sont les deux navires ?
Le premier bateau, le Kapitan Mironov, a accosté à Cherboug dans la journée et déchargé sa cargaison sous haute surveillance, un impressionnant dispositif de sécurité ayant été déployé le long des principaux axes routiers autour de Cherbourg. La préfecture de la Manche a aussi pris un arrêté interdisant à tout navire de s’approcher du Kapitan Mironov. Le deuxième navire, habitué lui-aussi des transports vers la Russie, le Kapitan Lus, arrivera à Cherbourg vendredi 30 octobre à 20 heures.
« Qu’est-ce qui a été déchargé cet après-midi ? Que transporte le Kapitan Lus ? Quelles matières ces navires vont rembarquer en direction de la Russie ? Le mystère reste entier, déclare Yannick Rousselet. Areva doit être transparent et détailler quel type de matière, quelles quantités doivent partir en Russie, et quand aura lieu le prochain transport : sur le Kapitan Lus d’ici samedi, ou sur le Kholmogory, dont l’arrivée au Havre est prévue pour le 5 novembre ? »
Le Haut comité pour la transparence ne doit pas être une instance fantoche
Depuis trois semaines, divers scandales sont venus éclabousser l’industrie nucléaire et mettre en lumière son incapacité à gérer de façon sûre et transparente les matières dangereuses qu’elle utilise et génère.
Le 19 octobre, saisi par Jean-Louis Borloo, le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sûreté nucléaire (HCTISN) a demandé aux industriels de publier l’inventaire global des matières et déchets produits dans le cycle du combustible nucléaire. Greenpeace se félicite de cette décision.
« Nous allons savoir si le Haut comité, créé par la loi en 2006, est une instance fantoche ou s’il a une réelle crédibilité, reprend Yannick Rousselet. Qui commande en France, nos responsables politiques ou bien les industriels du nucléaire ? »
Greenpeace maintient ses positions
L’organisation de défense de l’environnement demande à Jean-Louis Borloo qu’il décrète un moratoire sur les exportations de matières nucléaires à destination de la Russie le temps qu’aboutissent les enquêtes qu’il a lui-même commanditées.
En l’absence de décision de la part du ministre, Greenpeace reste déterminée à empêcher la poursuite de ces exportations vers la Russie. L’Arctic Sunrise, le brise-glace de Greenpeace, il reste posté à l’entrée du port du Havre (quai Pierre Callet, hangar n°12, zone ouest du port). D’autres moyens ont été déployés sur Cherbourg.
Sur son site www.greenpeace.fr, Greenpeace appelle les citoyens à envoyer un email à Jean-Louis Borloo pour lui réclamer un moratoire immédiat sur ces transports.