L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé ce lundi qu’EDF avait sollicité son autorisation pour la mise en service partielle du nouveau réacteur nucléaire de Flamanville. EDF souhaite livrer et entreposer le combustible nucléaire destiné à faire fonctionner l’EPR sur le site de Flamanville et mener des essais avec des gaz radioactifs.
Greenpeace France dénonce l’entreposage de combustible radioactif et l’utilisation de gaz radioactifs qui vont contaminer les installations de l’EPR, rendant sa construction irréversible, alors que de nombreux doutes subsistent sur sa capacité à fonctionner dans le futur.
Pour Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France, « Alors qu’une centaine de soudures sont en réparation et que de nombreuses inconnues sur les matériels perdurent, personne n’a aujourd’hui la garantie que l’EPR démarrera un jour. Pourtant, EDF choisit d’ores et déjà de transformer le réacteur en déchet nucléaire. EDF bloque ainsi toute possibilité de remettre en cause un projet dangereux, au coût exorbitant. C’est la politique du fait accompli, si chère à l’industrie nucléaire ».
La mise en service partielle de l’EPR implique le transport d’une quantité importante de matière nucléaire, depuis Romans-sur-Isère (Drôme) à Flamanville (Manche). « Plus de 60 camions transportant du combustible radioactif vont devoir traverser la France sur 1000 kilomètres : c’est un véritable défi en matière de sécurité. Prendre un tel risque ne se justifie pas au regard des retards répétés et des incertitudes autour du chantier de l’EPR », analyse Yannick Rousselet.