Les députées et députés européens ont décidé aujourd’hui de voter en faveur de l’inclusion du nucléaire et du gaz fossile dans la taxonomie, le label vert européen. Allant contre les positions exprimées par les scientifiques, ils ont validé l’opération de greenwashing proposée par la Commission européenne. Une défaite sévère pour le climat et la paix en Europe face aux intérêts français que le gouvernement a défendu sans relâche, quitte à s’allier avec des pays pro-gaz en Europe.
Pour Neil Makaroff, Responsable Europe au sein du Réseau Action Climat, « Repeindre le gaz fossile et le nucléaire en vert ne rendra pas l’Europe plus indépendante. Cela détournera des milliards d’euros loin de l’accélération des énergies renouvelables et des économies d’énergies pourtant seuls leviers permettant d’assurer la sécurité énergétique des Européens tout en luttant contre la crise climatique. »
Pour Pauline Boyer, chargée de campagne transition énergétique pour Greenpeace France : « Les industries fossiles et nucléaires ont gagné une bataille aujourd’hui. Nous allons désormais mener le combat devant les tribunaux. Nous y dénoncerons les tractations honteuses menées en coulisses par la Commission européenne et les pays pro-gaz et pro-nucléaires, dont la France avec le soutien des lobbies russes. Nous ferons tout pour que les tribunaux mettent un terme à ce greenwashing éhonté”.»
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Pour Lorette Philippot, Chargée de campagne finance et énergies fossiles aux Amis de la Terre France, « Marchant dans les pas de la Commission européenne, la majorité des eurodéputés a préféré écouter les intérêts des industries gazière et nucléaire, plutôt que la voix des scientifiques, de la société civile et du peuple ukrainien. Face à cet échec patent des pouvoirs publics, il revient aussi aux acteurs financiers de refuser ce greenwashing institutionnalisé en excluant ces deux énergies nocives de leurs labellisations vertes. »
Pour Arnaud Schwartz, Président de France Nature Environnement, « L’inclusion du gaz fossile et du nucléaire dans la taxonomie verte européenne n’en fait pas pour autant des énergies pour la paix et le climat. Le Parlement européen vient de commettre une erreur historique à l’heure où il faudrait plus de sobriété, solidarité et un déploiement des énergies renouvelables – moins chères et plus rapides à mettre en œuvre – , en associant fortement les citoyens dans les projets. »
Pour Charlotte Mijeon, porte-parole du Réseau “Sortir du nucléaire” : « Ce vote signe la victoire des lobbies, qui ont vidé de leur sens un outil initialement destiné à lutter contre le greenwashing. On entre dans le règne de l’absurde en considérant comme “verts” le gaz, émetteur de gaz à effet de serre, et le nucléaire, dangereux, polluant, producteur de déchets ingérables et hors jeu face à l’urgence climatique. »
Pour Jérémie Suissa, délégué général de Notre Affaire À Tous, « ce vote va à l’encontre de tous les engagements pris par l’Union européenne en matière de transition écologique et énergétique. Cette décision démontre que les institutions européennes ne se sentent pas liées par les engagements qu’elles ont pris et par les grandes déclarations d’intention qui parsèment les documents stratégiques européens depuis vingt ans. Les dirigeants européens devront rendre des comptes face à ces engagements non tenus. »
Pour Zoé Mary, porte-parole d’Action non-violente COP21, « Les lobbys tentent depuis des mois d’affaiblir la taxonomie européenne et Emmanuel Macron est partie prenante de cette tentative. Cet hiver, il était encore fer de lance de l’alliance des pays pro-nucléaire et pro-gaz. Aujourd’hui, il était temps de sortir des grands discours de paix pour passer aux actes; pour le peuple Ukrainien et pour le climat. Par ce vote, le Parlement européen envoie le signal que les intérêts individuels prévalent, encore une fois, sur les vies humaines. »