Le ministre de l’Environnement japonais Ichiro Kamoshita posant embarrassé devant le gigantesque gâteau d’anniversaire apporté par les jeunes de Solar Generation dans le hall du centre de conférence de Bali pour fêter les dix ans du protocole de Kyoto. L’image fait sourire, car si le Japon a abrité il y a dix ans la naissance du protocole de Kyoto, il fait tout aujourd’hui pour torpiller ce processus multilatéral.
Ces jeunes venus du monde entier, représentants des associations étudiantes membres du réseau Solar Génération, ont donc choisi de s’adresser en particulier au Japon pour lui demander de reprendre le leadership affiché il y a dix ans et de relever le défi climatique au sein de la communauté internationale.
Chantant « Happy Birthday, Kyoto », ils ont ensuite découpé la pièce montée de trois étages et d’1,5 mètre de diamètre, décorée de palmiers, d’animaux, de petites éoliennes et de mini-panneaux solaires. Disposant les parts du gâteau dans de petites assiettes confectionnées avec des feuilles de bananier, ils sont ensuite allés les offrir aux délégués, représentants d’ONG et journalistes présents à la Conférence.
En célébrant l’anniversaire du protocole de Kyoto, la jeunesse du monde entier et Greenpeace rappellent qu’il n’existe pas d’autre cadre juridique permettant de lutter efficacement contre les changements climatiques. « Le protocole de Kyoto représente un véritable espoir pour un avenir propre et un monde durable et solidaire, commente Augustin, 21 ans, étudiant en science politique à l’université de Bordeaux et représentant le réseau Solar Génération français Bali. À Bali, les gouvernements doivent le renforcer et travailler à l’avènement d’un Kyoto + encore plus ambitieux. »
La première période d’engagement du protocole de Kyoto commence l’année prochaine et va durer jusqu’en 2012. L’objectif de la conférence de Bali est tracer une feuille de route de négociations pour prolonger au-delà de 2012 le protocole de Kyoto. Pour éviter toute interruption entre les deux périodes d’engagements, les gouvernements doivent se mettre d’accord sur ce mandat avant fin 2009.
« Aujourd’hui, les opinions publiques sont mobilisées et les scientifiques sont unanimes pour dire qu’il faut impérativement limiter le réchauffement à 2°C pour éviter une catastrophe, déclare Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. Il nous fait réduire les émissions globales de gaz à effet de serre de moitié d’ici à 2050 et pour cela, il n’y a qu’un chemin : les pays industrialisés doivent assumer leurs responsabilités et s’engager à réduire leurs émissions de 25 à 40 % d’ici à 2020. Sans cela, Bali sera un échec retentissant. »