Ce matin, devant le siège d’EDF dans le 8ème arrondissement de Paris, des militantes et militants de Greenpeace France ont dénoncé le maintien des relations commerciales entre les industriels français du nucléaire et Rosatom, géant du nucléaire russe au service des intérêts de Vladimir Poutine. La veille, Greenpeace France a mis en demeure les groupes EDF et Orano de cesser leurs coopérations avec Rosatom, considérant qu’elles pouvaient contribuer à la violation des droits humains et des libertés fondamentales par le régime de Vladimir Poutine.
📷 Des photos de la mobilisation devant le siège d’EDF sont disponibles ici. 📷
Dans une analyse publiée le 10 mars 2022, Greenpeace France avait montré les interdépendances entre les filières nucléaires française et russe, de l’exploitation de l’uranium au traitement des déchets, de la construction des centrales à leur exploitation.
La connivence d’EDF et Orano avec Rosatom facilite le développement tentaculaire de l’industrie nucléaire russe dans le monde et renforce l’influence de Vladimir Poutine sur la scène internationale. Pourtant, la Commission européenne, sous la pression notable du gouvernement français, a choisi d’exempter la filière nucléaire des sanctions visant les investissements européens dans le secteur de l’énergie en Russie, allant ainsi à l’encontre de la position du Parlement européen.
Pour Nicolas Nace, chargé de campagne Transition énergétique à Greenpeace France, « l’urgence de mettre fin, par tous les moyens pacifiques, à la guerre menée par l’Etat russe en Ukraine impose la rupture des contrats entre les industries nucléaires française et russe. La France peut freiner la dynamique d’exportation des réacteurs russes, utilisée par Vladimir Poutine à des fins géopolitiques. La préservation des intérêts de l’industrie nucléaire française ne peut se faire au mépris des droits humains ». Pour contribuer à garantir la paix et limiter les changements climatiques, le gouvernement français doit opérer une rupture avec le pétrole, le gaz et le nucléaire russes. Des moyens massifs doivent être consacrés à la réduction de la consommation d’énergie et au développement des énergies renouvelables.