Greenpeace réalise les premières images du Récif de l’Amazone
Greenpeace Brésil a réalisé les toutes premières images sous-marines du Récif de l’Amazone, dont l’existence a été officiellement annoncée l’année dernière.
Cet écosystème composé de diverses espèces de coraux, d’éponges et de rhodolithes (*), s’étend sur 9 500 km2, à l’endroit où le fleuve Amazone et l’océan Atlantique se rencontrent.
Des images inédites d’un biome tout juste découvert
Le Récif de l’Amazone s’étend de la Guyane française à l’État brésilien de Maranhão, soit une surface plus grande que celle de Londres ou São Paulo.
Une équipe de spécialistes, dont plusieurs océanographes à l’origine de la découverte de ce récif, ont rejoint l’Esperanza, un bateau de Greenpeace, pour documenter ce nouveau biome.
« Ce nouveau récif possède des caractéristiques uniques, notamment en matière de photosynthèse et des propriétés physico-chimiques de l’eau. Il présente un potentiel important en termes de découverte de nouvelles espèces, et joue un rôle essentiel dans les activités économiques des communautés de pêcheurs du littoral », explique Nils Asp, chercheur à l’Université fédéral de l’État du Pará, actuellement à bord de l’Esperanza. « Notre équipe cherche à mieux comprendre le fonctionnement de cet écosystème, en particulier d’une photosynthèse avec une lumière très limitée. À l’heure actuelle, seuls 5 % du récif ont été cartographiés ».
Un trésor à peine découvert et déjà menacé
Alors que les spécialistes commencent à étudier le récif, le gouvernement brésilien a ouvert cette région aux explorations pétrolières. Les compagnies pétrolières Total et BP veulent mener des forages dans la région, dont les réserves sont estimées entre 10 et 20 milliards de barils.
« Nous devons défendre le récif et l’ensemble de la région de l’embouchure de l’Amazone contre des entreprises qui font passer leurs profits avant l’environnement. L’une des concessions de Total n’est située qu’à huit kilomètres du récif, et les procédures d’autorisation environnementales sont déjà en cours », rappelle Thiago Almeida, chargé de campagne pour Greenpeace Brésil.
Les forages pétroliers exposent cette région à des risques de fuites et de marée noire. Le Parc national du cap Orange, situé à l’extrême nord de l’État d’Amapá, abrite le plus grand écosystème de mangroves continu au monde, et aucune technologie ne permettrait de nettoyer une marée noire dans une telle région.
L’embouchure du bassin de l’Amazone abrite aussi une biodiversité exceptionnelle (lamantin, dauphin, loutre de rivière, etc.) et plus de 80 communautés vivent des ressources fournies par cet environnement.
Notes aux rédactions :
– Les photos prises par Greenpeace sont téléchargeables sous condition ici :
http://media.greenpeace.org/shoot/27MZIFJJHVHVH
http://media.greenpeace.org/shoot/27MZIFJJHVJYT
* Les rhodolithes sont des nodules ou concrétions calcaires construits par des algues rouges calcifiées.