Greenpeace révèle que la France s’apprête finalement à expédier du Mox au Japon
Paris, le 24 mars 2011 – Contrairement à ce qui a été annoncé la semaine dernière, le transport de Mox entre la France et le Japon est confirmé la semaine du 4 avril. C’est ce type de combustible particulièrement dangereux, qui est encore en train de brûler dans le réacteur n°3 de Fukushima
« La France et Areva se montrent totalement irresponsables : tous les responsables politiques et industriels s’accordent à dire que le point le plus problématique, à Fukushima, c’est le réacteur 3 parce qu’il carbure au Mox, un combustible particulièrement nocif car il contient du plutonium« , déclare Yannick Rousselet, en charge de la campagne Nucléaire pour Greenpeace France. « Malgré ça, Areva et l’État français organisent dans le plus grand secret une nouvelle ’exportation de Mox au Japon ! Voilà bien la preuve que la France n’a en aucun cas pris la mesure de ce qui se passe au Japon. »
Le Mox, un combustible dangereux en cause à Fukushima
Le Mox, est un combustible issu du retraitement des déchets nucléaires. Il se compose notamment de 6 à 7 % de plutonium, l’un des radiotoxiques les plus puissants qui existent. Un réacteur carburant au Mox pose donc un double problème : il a un point de fusion beaucoup plus bas et, si une fuite survient, le potentiel de rejets radioactifs est le double. Les réacteurs EPR d’Areva sont conçus pour utiliser jusqu’à 100 % de Mox.
Le ministre français de l’Énergie, Éric Besson, l’a lui-même confirmé, déclarant le 13 mars sur BFM TV : « Apparemment, parce que nous n’avons que des informations fragmentaires, elles [les autorités japonaises] ont plus de mal à le faire pour le réacteur numéro trois, qui est un réacteur plus puissant et qui utilise un combustible, le Mox, plus sensible. »
La France doit annuler ce transport
La France prend donc la responsabilité d’envoyer au Japon en ce moment même un combustible nucléaire « plus sensible » en toute connaissance de cause.
« La France continue donc son business comme s’il ne passait rien à Fukushima« , reprend Yannick Rousselet. « Tant que la catastrophe est en cours et jusqu’à ce qu’une analyse précise et partagée soit faite des événements qui se déroulent au Japon, nous demandons le gel de tous les projets de développement et de toutes les décisions sur le nucléaire français, en premier lieu l’annulation de ce transport scandaleux et dangereux ! »
Détails techniques du transport disponibles ici : http://bit.ly/gTRNul