Greenpeace rend publique une liste de navires impliqués dans la pêche pirate

Océans

Paris, 3 octobre 2008 – Greenpeace met en ligne une base de données indépendante des bateaux et armateurs impliqués dans la pêche illégale, non régulée, non déclarée (INN). Cette « liste noire » a été constituée à partir d’informations issues de l’industrie de la pêche, d’autorités gouvernementales et de données collectées dans les ports et en mer par des ONG dont Greenpeace.

Face cachée du monde de la pêche industrielle, la pêche pirate pèse plusieurs milliards de dollars. Elle met en péril la biodiversité marine et la sécurité alimentaire de populations dont l’apport en protéines provient exclusivement des produits de la mer. Le butin de ces flottilles se retrouve d’ailleurs pour partie sur les marchés des pays du nord.

« Chaque année, on constate que de nombreux navires pêchent illégalement sur tous les océans du globe. Mais l’absence de volonté politique et de ressources dédiées à l’application des réglementations dans beaucoup d’Etats côtiers fait que la plupart d’entre eux continuent de pêcher en toute impunité, affirme François Chartier, chargé de campagne Océans à Greenpeace France. Cela ne sert à rien de demander poliment à ces bateaux d’arrêter de pêcher en dehors des lois. Nous avons besoin de règles strictes qui empêchent la pêche pirate et sanctionnent ceux qui s’en rendent coupables ».

Cette nouvelle base de données enrichit celle lancée par Greenpeace en 2007 qui contenait uniquement les bateaux recensés par les organisations régionales de gestion des pêches et les gouvernements. « Les listes officielles sont très limitées et ne contiennent pas certaines informations fondamentales comme le nom des entreprises propriétaires des bateaux impliqués dans la pêche pirate ».

Greenpeace demande à la filière des produits de la mer de ne pas s’approvisionner auprès d’entreprises inscrites sur cette liste noire.

Pour lutter efficacement contre la pêche pirate, Greenpeace préconise la création par les Nations Unies d’un « Interpol des mers », un organisme ayant accès immédiat à une base de données internationale regroupant l’ensemble des navires et entreprises impliqués dans la pêche pirate. « Le premier pas pour s’assurer que le marché n’écoule pas de poissons issus de la pêche pirate est de permettre aux acheteurs d’identifier les entreprises impliquées dans ce type de pêche », conclut François Chartier.

Pour mettre fin à la surpêche, Greenpeace milite pour la création d’un réseau de réserves marines couvrant 40% de la surface marine mondiale où la pêche serait interdite. Sur les 60% restants, une gouvernance permettant une pêche durable doit être mise en place.

La liste noire est consultable sur : http://blacklist.greenpeace.org