Paris, 28 octobre 2011 – Demain, dans une quinzaine de villes de France, Greenpeace sera mobilisée dans les Intermarché pour montrer le vrai visage des pêches profondes aux consommateurs et remonter avec eux jusqu’à la source du crime écologique du chalutage profond. Greenpeace est aussi présente en mer pour exposer les conséquences de cette pêche dans les prochaines semaines.
« Les bénévoles de Greenpeace signaleront aux consommateurs quelles sont les espèces profondes menacées vendues dans les Intermarché, premier armateur de la pêche profonde en France. » explique François Chartier, chargé de campagne océans. « Parallèlement, l’Arctic Sunrise, un des bateaux de Greenpeace est le témoin, en mer, des opérations de pêche. Mercredi, quatre nageurs, militants de Greenpeace ont symboliquement barré la route à un chalutier de la Scapêche, la flotte d’Intermarché, au large de l’Irlande, pour réclamer l’arrêt de cette pêche destructrice »
Intermarché et la Scapêche, premiers acteurs, déficitaires, du chalutage profond
La France est un des principaux pays pêcheurs, sa flotte de chalutiers profonds se monte à 25 bateaux, dont 7 appartiennent à la Scapêche, la flotte d’Intermarché, responsable de 60% des prises françaises en pêche profonde. Une poignée de bateaux fait donc d’énormes dégâts, et sans même dégager de bénéfices. La flotte d’Intermarché a notamment survécu malgré sa mauvaise santé économique grâce à 9,7 millions d’euros de fonds publics, payés par le contribuable français et européen, entre 1996 et 2008. Le groupe affichait cependant une perte d’exploitation cumulée de 7,32 millions d’euros en 2008, et Intermarché a dû injecter 20,4 millions d’Euros dans la Scapêche pour la maintenir à flot.
Le chalutage profond, un crime écologique et un non sens économique
Greenpeace a montré dans son rapport « Jusqu’au dernier poisson? » l’absurdité du modèle du chalutage profond, qui épuise les ressources desquelles il se nourrit, et ne survivrait pas sans les subventions européennes. L’Assemblée générale des Nations Unies discute en ce moment même la question des pêches profondes, l’enjeu étant l’adoption d’un moratoire qui protégerait les grands fonds en haute mer.
Nos océans réclament une réforme de la politique des pêches européenne
Tous les 10 ans, la politique des pêches européenne, qui fixe le cadre règlementaire pour les navires de pêche européens, est revue. Greenpeace demande aux gouvernements et, en premier lieu à la France, de mettre en place des mesures pour :
* protéger les ressources marines, en limitant le nombre de bateaux et en bannissant les pratiques destructrices telles que le chalutage profond,
* soutenir des pêcheries plus durables, à plus petite échelle et plus sélectives, qui représentent 80% du secteur en termes d’emploi aujourd’hui en France, mais seulement 20% des captures.