PARIS, le 14 juin 2017 – Hier, l’une des plus grandes maisons d’édition du monde, Hachette Livre, a condamné dans un courrier rendu public les pratiques juridiques excessives de Produits forestiers Résolu, appelant le papetier à faire plus d’efforts pour préserver les forêts.
Arnaud Nourry, PDG d’Hachette Livre, a publié hier la lettre qu’il a adressée à Richard Garneau, PDG de l’entreprise canadienne Produits forestiers Résolu, suite à la campagne menée par Greenpeace pour le droit à la liberté d’expression et la protection des forêts. Résolu a attaqué en justice Greenpeace USA, Greenpeace Canada et Greenpeace International, leur réclamant plusieurs millions de dollars de dommages-intérêts, dans le but de réduire au silence notre mouvement qui défend les intérêts de la planète depuis plus de 45 ans.
Greenpeace a demandé à de grandes maisons d’édition qui s’approvisionnent en papier auprès de Résolu et qui ont pris des engagements de durabilité de rejoindre sa campagne en engageant l’exploitant forestier à protéger la forêt boréale et à abandonner ses poursuites contre Greenpeace. Hachette Livre est la première maison d’édition à répondre à notre appel, et nous nous félicitons de son engagement à nos côtés.
« Nous nous réjouissons que le groupe Hachette Livre soit le premier éditeur à s’engager pour la protection des forêts et du droit à la liberté d’expression, et que son PDG Arnaud Nourry ait rapidement saisi les enjeux des menaces que Résolu fait peser sur Greenpeace et sur la société civile », a déclaré Clément Sénéchal, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France.
Dans sa lettre, Arnaud Nourry souligne l’importance de l’engagement de son groupe en faveur du label FSC (« clé de voûte » de sa politique en matière de responsabilité environnementale), dénonce la « virulence » de la réaction de Résolu et qualifie d’ « excessives » ses démarches juridiques.
« À une époque où les États-Unis ont décidé de tourner le dos aux Accords de Paris sur le changement climatique, il nous paraît plus nécessaire que jamais que des ONG indépendantes comme Greenpeace puissent faire leur travail. Sinon, qui va prendre la défense de l’environnement dans les années qui viennent ? », s’interroge M. Nourry dans sa lettre.
« Nous espérons qu’ Hachette continuera de rappeler à l’exploitant forestier Résolu qu’il doit respecter les différents enjeux mentionnés par A. Nourry dans sa lettre, à savoir la protection de l’environnement, la liberté d’expression et le travail des ONG et des auditeurs indépendants. Par ailleurs, s’il est indispensable que Résolu conserve ses certificats FSC, il est tout aussi primordial qu’il mette un terme à ses pratiques d’exploitation forestière controversées, et notamment qu’il cesse de détruire les forêts intactes et les habitats d’espèces menacées » poursuit Clément Sénéchal.
Les autres grandes maisons d’édition, comme Penguin Random House, HarperCollins, MacMillan et Simon & Schuster, doivent réagir dans le sillage tracé par Hachette. Il leur faut répondre à l’appel des quelque 512 000 personnes qui, dans le monde entier, ont signé la pétition de Greenpeace pour demander aux éditeurs de ne pas rester sans rien faire alors que la liberté d’expression et les forêts sont attaquées.
Note aux éditeurs
[1] Cliquez ici pour lire la lettre d’Arnaud Nourry ou copier l’URL suivante dans votre navigateur : http://www.hachette.com/fr/environnement
[2] Cliquez ici pour accéder au rapport de Greenpeace Couper le droit de parole: comment Résolu s’apprête à bâillonner la critique concernant ses pratiques d’exploitation forestière : https://www.greenpeace.fr/sheet/couper-droit-de-parole-resolu-sapprete-a-baillonner-critique-concernant-pratiques-dexploitation-forestiere/