La venue aujourd’hui de Greta Thunberg à l’Assemblée nationale a libéré la parole de nombreux climato-sceptiques et des plus réfractaires à la lutte contre le changement climatique. Mais les tentatives de récupération de la majorité ne peuvent pas masquer l’inaction du gouvernement en la matière.
Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne climat pour Greenpeace France :
« La maturité que certains dénigrent à Greta, sa lucidité, est pourtant celle qui manque cruellement à l’exécutif. Car la maturité consiste à mettre en cohérence sa conduite avec ses connaissances, d’accorder savoir et pouvoir. C’est donc l’inaction publique, malgré l’amoncellement sans précédent de données scientifiques et la multiplication des alertes des experts sur la crise climatique, qui est inquiétante et que tous devraient dénoncer. Greta Thunberg dérange car elle donne un coup de vieux à la classe politique, et paraît bien plus adulte dans ses propos que nombre de député-e-s qui sont en contact permanent avec les lobbies industriels dans les couloirs de l’Assemblée nationale mais qui annoncent boycotter sa venue ».
De plus, la coïncidence de la venue de Greta Thunberg avec le vote sur le CETA ne fait que mettre en lumière le manque cruel d’engagement du gouvernement et du Président dans la lutte contre le changement climatique.
« Force est de constater que Greta Thunberg et les jeunes mobilisé-e-s pour le climat se comportent aujourd’hui bien plus en adultes que le gouvernement français, qui préfère mentir et rester dans le déni sur l’urgence climatique, en continuant par exemple à défendre mordicus des accords commerciaux désastreux, comme le Mercosur ou le CETA », ajoute Clément Sénéchal.
Pour Greenpeace, le soutien d’Emmanuel Macron au CETA est contradictoire avec toutes ses promesses de ne plus signer de de textes internationaux en contradiction avec l’accord de Paris. L’organisation appelle les député-e-s à ne pas signer le texte, soumis à vote solennel cet après-midi dans l’hémicycle.
Le gouvernement se réfugie derrière la notion de “veto climatique”, alors que rien de tel ne figure dans le texte de l’accord. Le gouvernement ment et ne respecte donc pas son engagement de respecter les recommandations de la commission Schubert, qu’il avait lui-même missionné pour mettre en place des garde-fous sur le climat.
« Cet accord va faire passer, via les tribunaux d’arbitrage, les intérêts des secteurs industriels nocifs pour le climat au-dessus de l’action publique et des lois favorables à la diminution des émissions de GES. Sur un sujet aussi grave, les députés doivent avoir le courage de ne pas suivre le gouvernement et de penser à cette génération que le changement climatique prive d’avenir ».