Guyane : Total autorisé à continuer ses forages exploratoires

Océans

Suite à l’audience tenue lundi 7 janvier, et après un délai inhabituellement long, le tribunal administratif de Cergy-Pontoise, saisi par Greenpeace France, Guyane Nature Environnement, Nature Rights, Sea Shepherd France, Surfrider Europe et ZEA , représentées par Me Guillaume Hannotin et Me Rémi Bonnefont, et les Amis de la Terre France, représentés par Me Louis Cofflard, a décidé de ne pas suspendre les autorisations de travaux et le permis d’exploration offshore de Total en Guyane [1].

Alors que Total a déjà commencé les forages exploratoires depuis le 23 décembre, les associations requérantes, ainsi que le collectif Stop Pétrole Offshore Guyane, regrettent vivement que la justice n’ait pas retenu l’urgence de la situation.
De plus, elles ont bon espoir que leur autre recours, au fond, de demande d’annulation de l’autorisation de travaux, déposé le 12 décembre, permette quant à lui de stopper les travaux de Total, en espérant que la décision de justice n’intervienne pas trop tard.

Les associations avaient porté ces deux recours devant le tribunal pour souligner le déni du droit à la participation du public du fait de l’absence de saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP) les lacunes de l’enquête publique mais aussi les graves insuffisances de l’étude d’impact de Total.
Le plan d’urgence en cas de marée noire est notamment pointé du doigt pour ses insuffisances.
Un autre recours au fond, porté par les Amis de la Terre France et Greenpeace France, demandant l’annulation du permis d’exploration, est également en attente de jugement.

Les forages exploratoires de Total, qui auraient déjà atteint les 4000 m de profondeur, vont continuer dans les prochains mois, mais cela ne signifie aucunement que Total a carte blanche en Guyane. La mobilisation contre les projets pétroliers au large de la Guyane ne fait que commencer, et les associations entendent continuer leurs actions et les procédures juridiques.

Les associations rappellent que rien de tout cela n’aurait été nécessaire si le gouvernement avait pris la mesure de l’urgence climatique et des risques environnementaux en refusant le renouvellement exceptionnel du permis de Total. Malgré l’adoption de la loi hydrocarbures fin 2017, une vingtaine d’autres permis et concessions ont ainsi été prolongés au cours de la dernière année.

Note aux rédactions :

[1] http://cergy-pontoise.tribunal-administratif.fr/A-savoir/Communiques/Environnement-le-tribunal-administratif-de-Cergy-Pontoise-rejette-les-referes-tendant-a-la-suspension-des-arretes-relatifs-aux-forages-en-Guyane