Huile de palme : Unilever cède à la pression de Greenpeace en appelant à un moratoire immédiat sur la déforestation en Indonésie
Paris, le 2 mai 2008. Greenpeace salue l’appel d’Unilever pour un moratoire immédiat sur la destruction des forêts indonésiennes. L’ONG invite les autres multinationales qui utilisent de l’huile de palme dans leurs produits, telles Nestlé et Procter & Gamble, à se joindre à cet appel.
Depuis le 21 avril, Greenpeace mène une campagne pour faire pression sur Unilever dont les produits Dove contiennent de l’huile de palme issue de la destruction des forêts indonésiennes. Suite à cette campagne, Patrick Cescau, PDG d’Unilever, a annoncé hier qu’il soutenait la demande de Greenpeace de cesser de contribuer à la destruction des forêts anciennes et des tourbières en Indonésie. Il s’est également engagé à n’utiliser dans ses produits que de l’huile de palme durable d’ici 2015.
« L’engagement d’Univeler de tracer l’huile de palme durable n’aura de sens que si ses fournisseurs cessent de détruire les forêts indonésiennes. C’est pourquoi le moratoire sur de nouvelles plantations de palmiers à huile est tellement important. Tous les jours, Unilever achète de l’huile de palme à ses fournisseurs alors que les orangs-outans vivant dans les forêts indonésiennes sont menacés d’extinction et que les changements climatiques dus à la déforestation se poursuivent », poursuit Jérôme Frignet.
Cette réaction d’Unilever fait suite à une campagne de Greenpeace mettant en lumière la responsabilité des fournisseurs de la multinationale dans la destruction des forêts anciennes(1), des tourbières et des habitats des orangs-outans en Indonésie. La destruction des tourbières dans ce pays d’Asie du Sud-Est contribue à pas moins de 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.
Greenpeace demande aux autres multinationales utilisatrices d’huile de palme et aux membres du RSPO (Round Table On Sustainable Palm Oil) (2) de s’engager aux côtés d’Unilever à soutenir un moratoire sur la destruction des forêts indonésiennes. L’ONG demande également aux fournisseurs de ces multinationales de cesser immédiatement de contribuer à la déforestation dans ce pays.
« Greenpeace ne cessera sa campagne contre la destruction des forêts anciennes que lorsque sera mis un terme définitif et complet à la déforestation en Indonésie mais aussi en Papouasie-Nouvelle Guinée, nouvel eldorado de l’industrie de l’huile de palme », ajoute Jérôme Frignet.
Lundi 21 avril, des activistes de Greenpeace déguisés en orangs-outans s’étaient introduits dans les bureaux et les usines d’Unilever de plusieurs villes européennes pour dénoncer le rôle de la multinationale dans la déforestation en Indonésie. Le groupe Unilever est l’un des plus gros utilisateurs d’huile de palme à l’échelle internationale. A lui seul, il consomme pas moins de 3% de la production mondiale d’huile de palme. Les produits cosmétiques Dove, une des marques phares d’Unilever, contiennent de l’huile de palme issue de la déforestation en Indonésie.
(1) Voir le rapport de Greenpeace : How Unilever Palm Oil suppliers are burning up Borneo
(2) Table ronde sur l’huile de palme durable