L'Allemagne suspend à son tour le MON 810
L’Allemagne a annoncé ce mardi qu’elle suspendait la culture du maïs génétiquement modifié MON810 de Monsanto, rejoignant ainsi la France, le Luxembourg, l’Autriche, la Hongrie et la Grèce.
Selon la ministre de l’Agriculture, cette semence OGM peut présenter des dangers pour l’environnement. « Ce n’est pas une décision politique. Elle a été prise dans l’intérêt de l’environnement (…) nous avons mené une étude rigoureuse pour peser le pour et le contre », a-t-elle argumenté au cours d’une conférence de presse. La ministre a notamment expliqué cette décision par « de nouveaux éléments scientifiques », en l’occurence « deux nouvelles études » qui avaient amené le Luxembourg à prendre une décision comparable fin mars.
Ces études mettent en évidence des incidences de la culture du MON810 sur des organismes « non-ciblés », qui n’avaient pas été étudiés jusque-là, a ajouté le responsable des technologies génétiques au Ministère de l’Agriculture, Wolfgang Köhler, citant en exemple les papillons et les coccinelles.
En 2008, 3100 hectares de maïs transgéniques ont été cultivés en Allemagne, et pour 2009 des cultures sur 3.700 hectares avaient été autorisées, soit environ 0,2% de la surface de maïs cultivée dans le pays. En 2007, l’Allemagne avait déjà interdit la vente des semences de maïs Mon810 pour la culture, estimant que Monsanto n’avait pas fourni un plan de surveillance suffisant. L’Allemagne avait levé l’interdiction, fin 2007, estimant alors que le nouveau plan proposé par Monsanto était satisfaisant.
Greenpeace se réjouit de cette décision. « Six pays ont maintenant pris une clause de sauvegarde pour des raisons environnementales, explique Arnaud Apoteker, de Greenpeace France. La Commission européenne doit prendre acte de cette opposition et refuser de ré-autoriser ce produit mal évalué et potentiellement dangereux ! Pourquoi s’obstine t-elle dans un combat d’arrière-garde ? A l’exception de l’Espagne, tous les principaux cultivateurs de maïs en Europe ont interdit le MON 810. »
Avec AFP