Cherbourg, le 25 janvier 2010, à 8h30 – Quatre activistes enchainés sur la voie à Cherbourg hier à 21h, deux activistes qui stoppent le train en pleine voie à hauteur de Valogne à 5h30. C’est maintenant un camion de Greenpeace qui vient d’être placé sur la voie ferrée dans Cherbourg même pour bloquer une nouvelle fois le convoi de déchets nucléaires en route pour le port. Le Kapitan Kuroptev, navire chargé d’apporter les déchets en Russie, n’aura pas sa cargaison à l’heure…
A 8h30, le convoi de déchets nucléaires attendu au port est donc quand même arrivé dans le centre de Cherbourg mais s’est retrouvé nez à nez avec ce camion sur lequel il est écrit « La Russie n’est pas une poubelle » et donc totalement bloqué. Cinq activistes de Greenpeace se sont enchaînés au camion pour empêcher tout mouvement.
« Nous avions annoncé que nous ferions tout pour imposer un moratoire sur l’exportation de déchets nucléaires vers la Russie, déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire de Greenpeace. Il faut que les pouvoirs publics réagissent et interdisent ces exportations. Nous serons intraitables là-dessus ! »
Une lutte qui prend de l’ampleur
Ces derniers mois Greenpeace le combat de Greenpeace pour obtenir un moratoire et in fine une interdiction sur ces exportations des déchets nucléaires vers la Russie s’intensifie. Les actions vont crescendo et ne sont pas prêtes de s’arrêter.
« En décembre dernier je m’étais moi-même enchainé seul à la voie, dit Yannick Rousselet. Aujourd’hui nous avons bloqué le train à trois endroits différents et de trois manières différentes. Tant que ces exportations illégales continueront nous serons sur le qui-vive et nous mettrons toute notre créativité à profit pour empêcher le bon déroulement de ces convois. »
Une mobilisation de plus en plus importante
Areva et EDF continuent de clamer le contraire mais ces exportations sont bien illégales.
« Nous avons prouvés, chiffres à l’appui*, que ces exportations sont illégales par rapport à la jurisprudence de 2005 »
L’argument des industriels serait valable si 100 % des fûts exportés revenaient en France, sous une forme différente et exploitable. Cela n’est pas le cas, la plupart de ces matières sont abandonnées en Russie.
Cela place Areva et EDF dans l’illégalité par rapport à deux points juridiques :
– La jurisprudence de 2005, qui affirme qu’est considéré comme déchet nucléaire tout produit issu d’un processus industriel non destiné à être réutilisé.
– La directive cadre de l’Union européenne, qui interdit l’importation et l’exportation de déchets dangereux qui ne sont pas destinés à être valorisés.
Greenpeace mobilise le grand public pour obtenir un moratoire de la part de Jean-Louis Boorlo en proposant de lui écrire une lettre. Le Ministre a ainsi déjà reçu plus de 6600 lettres.