Paris, le 9 avril 2013 – Greenpeace publie aujourd’hui un rapport intitulé Le déclin des abeilles qui propose une analyse des facteurs mettant en péril les pollinisateurs et l’agriculture en Europe (télécharger le résumé en français : http://act.gp/10Hjfge ou la version intégrale en anglais). Les auteurs du rapport ont analysé les études scientifiques parues récemment dans les revues de référence.
« Des données scientifiques récentes et indiscutables confirment la menace mortelle que représentent certains insecticides pour les abeilles« , déclare Anaïs Fourest, chargée de campagne Agriculture durable pour Greenpeace. « L’urgence n’est plus à la seule observation scientifique, mais à l’action politique. La publication de ce rapport marque pour Greenpeace le lancement d’une campagne européenne visant à inciter l’Union européenne à protéger les abeilles et à promouvoir l’agriculture écologique, seule capable de garantir des pratiques agricoles et une alimentation saines. L’Union européenne doit augmenter les crédits en faveur de la recherche, du développement et de l’application de pratiques agricoles écologiques. »
Greenpeace révèle dans ce rapport les sept pesticides tueurs d’abeilles qui devraient être interdits en priorité en Europe étant donné leur extrême toxicité pour les abeilles. Il s’agit de l’imidaclopride, du thiaméthoxame, de la clothianidine, du fipronil, du chlorpyriphos, de la cyperméthrine et la deltaméthrine.
Pour les abeilles, il y a urgence
Le déclin des populations d’abeilles et de leur santé n’est pas à mettre sur le compte d’un facteur unique. Il est sans doute le résultat de causes multiples telles que maladies et parasites, le dérèglement climatique et les pratiques de l’agriculture industrielle. Parmi ces pratiques, l’usage de certains pesticides, et notamment des néonicotinoïdes, jouent un rôle dévastateur.
Ces pesticides peuvent non seulement empoisonner directement les abeilles jusqu’à provoquer leur mort. Mais leur application à des doses faibles et non létales produisent également des effets divers et variés : ils détruisent le sens de l’orientation des abeilles, perturbent leur croissance ainsi que leur capacité à apprendre. Mais aussi, ils les affaiblissent et les rendent très vulnérables aux parasites et aux maladies.
« Les abeilles sont beaucoup trop précieuses pour que les responsables politiques continuent à rester passifs face à leur déclin spectaculaire, ajoute Anaïs Fourest. L’Union européenne doit agir immédiatement afin d’interdire durablement l’ensemble des pesticides les plus destructeurs pour les abeilles. »
UE : un premier pas nécessaire soutenu par Stéphane Le Foll
En attendant l’interdiction de sept pesticides identifiés ci-dessus, Greenpeace demande aux responsables politiques européens, comme première étape, de soutenir l’interdiction de trois néonicotinoïdes proposée par la commission européenne le 15 mars dernier. A cette occasion, les représentants des gouvernements de l’Union européenne n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur l’interdiction partielle. Treize pays ont voté pour (dont la France), neuf pays ont voté contre et cinq se sont abstenus. Un nouveau vote est attendu début mai.
« Greenpeace encourage Stéphane Le Foll à maintenir sa fermeté en faveur de la proposition de la commission et à inciter ses homologues européens à la soutenir également. Cette proposition représente un premier pas indispensable pour accorder un répit immédiat aux abeilles en Europe. » conclut Anaïs Fourest.