Le gouvernement britannique annonce la mise en oeuvre d'une étude sur les agrocarburants.
Jeudi 21 février, le gouvernement britannique a annoncé le lancement d’une étude d’expertise sur l’impact des agrocarburants. Cette étude sera conduite par la toute nouvelle Agence britannique sur les carburants renouvelables et portera non seulement sur l’impact immédiat des agrocarburants, mais aussi sur leurs effets dits « indirects ».
« Cette décision va dans le bon sens et rejoint l’une des conclusions du Grenelle de l’environnement, déclare Jérôme Frignet, chargé de campagne Forêt de Greenpeace France. En octobre dernier, la France s’est engagée à revoir ses objectifs en matière d’agrocarburants en fonction de l’étude sur leur bilan écologique et énergétique confiée à l’Ademe. »
Aujourd’hui, loin d’être une solution à la question des changements climatiques, les agrocarburants constituent une fausse bonne idée. Un exemple : l’Europe importe de plus en plus d’huile de palme car une grande partie de l’huile de colza qu’elle produit est désormais utilisée pour les agrocarburants. Or, la production d’huile de palme est une cause majeure de déforestation, en Indonésie notamment, ce qui occasionne des émissions catastrophiques de gaz à effets de serre (GES).
De récentes études scientifiques montrent que les émissions de GES produites par ces « effets indirects » risquent fort d’annuler les réductions d’émissions de CO2 qu’est censée permettre l’utilisation des agrocarburants, voire même de présenter un bilan globalement négatif.
Pour l’heure, l’Union européenne considère que les agrocarburants devront contribuer significativement à l’objectif d’augmentation de la part d’énergie renouvelable d’ici à 2020. Le ministère britannique des transports a indiqué qu’il ne soutiendrait pas le projet de directive européenne en cours de discussion, imposant un objectif d’incorporation de 10 % d’agrocarburants dans le carburant destiné au secteur des transports, si l’impact global des agrocarburants sur la réduction des GES n’était pas prouvé.
Le débat nécessaire sur l’intérêt des agrocarburants ne doit pas remettre en cause l’objectif de 20 % d’énergie renouvelable au sein de l’UE à horizon 2020. Cet objectif peut être atteint sans le recours aux agrocarburants et en utilisant des technologies plus efficaces et moins problématiques. Plus d’informations dans la brochure « Changements climatiques, les bonnes et les mauvaises solutions » (page 7)