Depuis 8h20 ce matin, 250 militantes et militants du mouvement climat bloquent l’Assemblée générale de TotalEnergies à Paris, avec leurs corps et leur détermination. Ils réclament des engagements concrets et immédiats de Patrick Pouyanné, président directeur général sur le retrait de TotalEnergies de Russie et la fin de tout nouveau projet d’énergies fossiles, tels qu’EACOP en Ouganda et Mozambique LNG. Ils dénoncent le danger que représente la stratégie de TotalEnergies pour le climat, la paix et les droits humains, ainsi que le soutien que lui apportent pourtant Emmanuel Macron et son gouvernement.
Alors que l’ancien monde devait se réunir, ils et elles sont venu·es en nombre afin de rappeler l’urgence de sortir des énergies fossiles qui détruisent le climat, attisent les conflits et financent en ce moment même la guerre de Vladimir Poutine. Sous l’impulsion d’Action Non-Violente COP21, Alternatiba Paris, les Amis de la Terre France, et Greenpeace France ; et avec le soutien d’autres organisations du mouvement climat [1], les militantes et militants ont bloqué l’entrée de la salle Pleyel où devait se tenir l’Assemblée générale annuelle des actionnaires de TotalEnergies. Banderoles, rubalise, pancartes ont été déployées, avec les messages suivants : « Pas de retrait, pas d’AG » et « Total danger climatique ». Des activistes français et internationaux sont également sur place pour témoigner du danger que représente TotalEnergies à travers le monde.
© ANV COP21 / Alternatiba Paris / Les Amis de la Terre France / Greenpeace
« L’action d’aujourd’hui contre TotalEnergies consacre la mobilisation sans précédent du mouvement climat contre ce groupe, explique Emma Tosini, porte-parole d’ANV-COP 21. Cela prouve bien que ce genre d’entreprise ne pourra plus jamais se réunir tranquillement pour valider, en toute impunité, une stratégie destructrice pour la planète. Les citoyens seront toujours là pour s’y opposer ».
Pour le retrait de TotalEnergies de Russie
L’addiction de TotalEnergies au pétrole et au gaz n’a aucune limite, y compris dans des zones de conflits. Seule major européenne encore présente en Russie malgré la guerre de V. Poutine, elle s’est contentée de quelques déclarations pour faire diversion [2]. Et pour cause : les intérêts de TotalEnergies en Russie sont massifs, notamment dans le secteur gazier. La multinationale y détient 40 % de ses réserves mondiales [3] et mise sur de méga-projets d’extraction et d’exportation de gaz en Arctique russe comme Arctic LNG2.
En Ouganda comme au Mozambique, ces bombes climatiques qui ne devraient jamais voir le jour reçoivent le soutien diplomatique du gouvernement français. « Malgré le danger que représente TotalEnergies, l’entreprise a toujours été soutenue par Emmanuel Macron et son gouvernement, rappelle Elodie Nace, porte-parole d’Alternatiba Paris. Qu’il s’agisse d’aides financières, d’appuis politique ou diplomatique, c’est toute la puissance de l’État qui est mise au service du pétrole et du gaz. Ce n’est pas étonnant car les frontières ne sont pas étanches entre TotalEnergies et l’administration [13] ».
Notes aux rédactions :
[1] Les organisations qui soutiennent la mobilisation sont : 350.org / Extinction Rebellion / Fridays for Future / GGON / GreenFaith / Laudato Si / MakeSense / Notre Affaire à Tous / Oxfam / Plus Jamais ça / Reclaim Finance / Stand with Ukraine / Youth For Climate.
[2] Les Amis de la Terre et Greenpeace France ont chacune décrypté les annonces de Patrick Pouyanne du 22 mars 2022
[3] Selon t-lab : « Quels sont les intérêts de TotalEnergies en Russie ? »
[4] AIE, « Net zero for 2050, a Roadmap for the Global Energy Sector », mai 2021
[5] GIEC, Climate Change 2022 : Mitigation of Climate Change
[7] Selon une étude publiée le 12 mai et analysée par l’ONG Reclaim Finance
[8] Major Failure, Reclaim Finance
[9] Reclaim Finance, « Major Failure : réaction aux annonces “climat” de TotalEnergies », mars 2022
[10] Eacop, une analyse spatiale des risques, Stockholm Environment Institute, avril 2021
[11] « L’État français fait le jeu de Total en Ouganda », Les Amis de la terre, octobre 2021
[12] How did a ’cocktail of violence’ engulf Mozambique’s gemstone El Dorado? The Guardian, septembre 2020
[13] « L’État français fait le jeu de Total en Ouganda », Les Amis de la terre, octobre 2021