Le Parlement européen vote pour éliminer la déforestation importée
Contrairement à la Commission européenne, le Parlement européen a voté mardi en faveur d’une loi ambitieuse pour lutter contre la déforestation qui, si elle était adoptée, permettrait de bannir les produits issus de la déforestation importée, mais aussi de renforcer drastiquement la caractérisation de la dégradation forestière et le respect des droits humains.
Ce vote s’est tenu à un moment où l’Amazonie brésilienne subit une déforestation record. Pour Eric Moranval, chargé de campagnes forêts chez Greenpeace France : “C’est une victoire d’étape dans la lutte contre la déforestation qui vient de se jouer aujourd’hui. Il faut désormais que le trilogue entre les institutions européennes adopte définitivement cette version plus ambitieuse et nous y resterons très vigilants.”
Le Parlement a voté pour une définition plus stricte de la déforestation et des dégradations faites aux forêts, ainsi qu’en faveur de la protection des droits humains, en particulier des droits des communautés autochtones et locales, qui sont souvent transgressés quand les écosystèmes sont détruits. Les récents assassinats de Dom Philips et Bruno Pereira ont mis en évidence les dangers qui menacent les peuples autochtones et les défenseurs de l’environnement quand ils s’opposent à la destruction de la nature.
Les parlementaires ont également voté pour élargir la liste des marchandises concernées par la réglementation, ajoutant le caoutchouc, le maïs et d’autres produits issus de l’élevage (porcs, moutons, chèvres et volailles) à la liste que proposait déjà la Commission européenne. Aussi, le Parlement préconise d’élargir la réglementation aux institutions financières, dont les investissements devront alors être examinés pour déterminer si elles financent des projets responsables de la destruction des forêts.
Désormais, le processus de trilogue réunissant le Parlement, la Commission et les ministres européens s’enclenche pour négocier le projet de loi final.