Le statu-quo, pas une bonne nouvelle pour Fukushima

Paris, le 18 mars 2011 – Cela fait aujourd’hui une semaine que la centrale japonaise de Fukushima Daiichi est dans une situation critique. Les dernières nouvelles, sporadiques, ne sont pas rassurantes : contrairement à ce qu’on peut entendre depuis 24h dans les médias, le statu-quo n’est pas, comme on pourrait l’espérer, une bonne nouvelle. La situation d’accident et la pollution continuent.
 
« Dés le début de la crise, les officiels japonais et TEPCO ont beaucoup communiqué, que ce soit pour annoncer des mauvaises nouvelles ou pour dire qu’ils mettaient en place des solutions. Mais depuis deux jours l’information se raréfie. Ce changement d’attitude est inquiétant. Les dernières nouvelles laissent entendre que la situation n’évolue pratiquement pas. Cela signifie que les tentatives pour reprendre le contrôle de la centrale ne sont sans doute pas efficaces. Malheureusement, le pire des scénarios est toujours possible. » déclare Sophia Majnoni, en charge de la campagne Nucléaire pour Greenpeace France
 
Les conséquences déjà avérées

Depuis une semaine, la centrale de Fukushima rejette régulièrement des éléments radioactifs dans l’atmosphère. L’IRSN a annoncé que la quantité déjà rejetée est équivalente à un dixième de celle de Tchernobyl. L’environnement est atteint, les sols, les végétaux et l’eau sont déjà contaminés dans différents endroits du Japon.
 
« La radioactivité ne se dépose pas de manière uniforme, les vents et les pluies sont déterminants« , explique Sophia Majnoni. « Pour l’homme, on peut d’ores et déjà dire que les travailleurs qui restent à la centrale sont très fortement exposés aux radiations, même avec les équipements de protection. Le risque d’avoir un cancer augmente rapidement pour ces héros du nucléaire. Pour les populations, il faudra attendre de connaître le niveau exact de contamination pour définir les conséquences précises. Il est certains que les habitants les plus proches de la zone dangereuse ont déjà reçu une dose anormale de radiations. »
 
Les solutions tentées

Les japonais tentent tout ce qu’ils peuvent pour refroidir les cœurs des réacteurs, hélicoptères et camions sont à l’œuvre.
 
« Les photos de la centrale ne nous rendent pas optimistes : les bâtiments sont en ruines et il semble difficile pour l’eau d’atteindre sa cible« , note Sophia Majnoni. « C’est très dur, il semble qu’il n’y ait pas de moyen pour enrayer l’avancée de ce drame. »
 
Les discours officiels français

Après avoir essayé de minimiser cette catastrophe (comme il y a 25 ans avec Tchernobyl), voire même de la récupérer pour promouvoir les centrales françaises, puis d’avoir fait du catastrophisme pour regagner de la crédibilité sur le sujet, le gouvernement propose aux Français un débat sur la sûreté nucléaire en promettant une transparence totale.
 
« Ce drame interpelle tous les français sur le choix du nucléaire. Un débat d’experts sur la sûreté de nos centrales est très insuffisant. Il faut que le gouvernement, comprenne que s’il y a un débat, il doit porter sur le choix du nucléaire. Nicolas Sarkozy dit qu’on ne peut pas remettre ce choix en question, il ferme donc la porte à un vrai débat démocratique. Et pour ce qui est de la transparence, on voit que cela a très mal commencé cette semaine avec des auditions à l’assemblée nationale où ni les associations ni les experts indépendants n’ont été conviés. » conclut Sophia Majnoni.
 
Les informations en temps réel sur le blog de Greenpeace : http://bit.ly/hTdUs0