Troyes, le 6 décembre 2011 – Le juge des Libertés du tribunal de grande instance de Troyes a confirmé la mise sous contrôle judiciaire des 9 activistes de Greenpeace qui se sont introduits à l’intérieur de la centrale de Nogent-sur-Seine, lundi 5 décembre, à 6 h du matin.
Les militants ont l’interdiction de se parler entre eux et de s’approcher d’une centrale nucléaire à moins d’un kilomètre. Le contrôle judiciaire s’étend jusqu’au 20 janvier 2012, date de l’audience. Ils sont mis en examen pour violation de domicile et dégradation en réunion et risquent chacun jusqu’à trois ans de prison ferme et 7 500 euros d’amende.
« Les activistes de Greenpeace ont démontré la vulnérabilité des centrales françaises aux les intrusions humaines« , déclare Sophia Majnoni d’Intignano, chargée de campagne Nucléaire pour Greenpeace France. « Ces mesures vexatoires montrent à quel point il est malvenu, en France, de contester le nucléaire et d’en montrer les failles de sécurité. »
Une marche tranquille au cœur de la centrale
Parmi les neuf activistes de Greenpeace qui se sont introduits dans la centrale de Nogent, six femmes et trois hommes, âgés de 22 à 60 ans. Ils ont franchi successivement trois enceintes de sécurité en 15 minutes pour atteindre l’un des réacteurs. Ces citoyens ordinaires ont choisi de s’engager individuellement par des méthodes d’action non violentes afin de démontrer que le nucléaire sûr n’existe pas.
« Nous avons franchi très facilement les différentes enceintes. J’ai été surprise, et même effrayée, de voir avec quelle facilité nous sommes entrés, de constater les failles qui existent dans les dispositifs de sécurité », déclare Florence, l’une des activistes de Greenpeace, âgée de 52 ans. « Nous avons progressé tranquillement, en marchant, à l’intérieur de la centrale sans rencontrer personne ni déclencher aucune alarme sonore. Et je précise que je ne suis ni grande – je mesure 1,60 m – ni particulièrement sportive ! »
L’audit, une opération de relations publiques pour le lobby nucléaire ?
« Greenpeace a joué son rôle d’alerte pour informer les Français sur les lacunes de l’audit commandité par le gouvernement« , précise Sophia Majnoni d’Intignano. « Mais le risque d’intrusion humaine ne constitue qu’une des nombreuses lacunes de cet audit. Si le gouvernement continue à négliger la sécurité des Français, Greenpeace rappellera de nouveau les dirigeants politiques à leurs responsabilités. »
Greenpeace demande au gouvernement d’élargir le périmètre de l’audit des installations nucléaires françaises en intégrant l’ensemble des risques. Voir le courrier adressé par Greenpeace à François Fillon : http://bit.ly/skCBcp
Les deux activistes de Cruas toujours en garde à vue Greenpeace est toujours dans l’attente de la décision de justice concernant les deux activistes qui se sont introduits dans la centrale de Cruas pendant plus de 14 heures d’affilée.