Loi Climat et Résilience : un quinquennat perdu pour le climat
Alors que la loi Climat et Résilience est votée de façon définitive à l’Assemblée nationale à 17h mardi 20 juillet, plusieurs organisations et collectifs ont organisé un rassemblement devant le Palais Bourbon pour dénoncer le manque criant d’ambition de la loi.
Cette loi tant attendue a réussi l’exploit de faire l’unanimité de la société civile contre elle par la faiblesse de ses mesures structurantes. Si Emmanuel Macron avait annoncé vouloir adopter sans filtre, à l’exception de trois “jokers”, les 146 mesures proposées par la Convention citoyenne pour le climat (CCC), force est de constater que le décalage entre l’ambition des mesures proposées par les 150 citoyens et citoyennes et le texte final est immense. En l’état, cette loi ne permettra pas à la France de respecter la trajectoire de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030, comme l’ont rappelé le Conseil économique, social et environnemental, le Haut Conseil pour le climat et le Conseil national de la transition écologique. Cet objectif est par ailleurs déjà obsolète à l’heure où l’Union européenne vient d’adopter une trajectoire de -55%, elle-même insuffisante pour rester sous la barre des + 1,5°.
Les organisations présentes – les Amis de la Terre, Extinction Rébellion, Greenpeace, Notre Affaire à Tous, le Réseau Action Climat, Unis pour le climat et la biodiversité, Youth for Climate – ont déployé une banderole “Un quinquennat perdu pour le climat”.
Alors que des intempéries meurtrières font rage en Europe et que des records de chaleur sont battus au Canada et aux Etats-Unis, ces événements climatiques extrêmes doivent nous rappeler qu’il n’est plus temps de se satisfaire de petits pas. La faiblesse de la loi votée aujourd’hui est un révélateur du manque de courage politique et des multiples renoncements du gouvernement et d’Emmanuel Macron tout au long du quinquennat pour répondre à l’urgence climatique, mais aussi aux besoins de justice sociale. C’est également le sens des récentes décisions juridiques, notamment celle du Conseil d’Etat dans l’affaire Grande-Synthe qui a ordonné à l’Etat d’agir sous neuf mois pour remettre le pays sur la bonne trajectoire climatique.