Loi Énergie-Climat : une loi qui veut sauver le nucléaire, pas le climat
Mercredi 11 septembre 2019, l’Assemblée nationale va adopter définitivement la loi Énergie-Climat.
Pour Greenpeace France, cette loi aggrave le risque nucléaire et signe l’incapacité du gouvernement et de sa majorité à prendre les mesures immédiates nécessaires pour rester sous la barre des 1,5 °C de réchauffement climatique. En ne proposant rien pour rattraper son retard en matière d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique à horizon 2020, le gouvernement acte, à petit pas, l’échec de la transition énergétique.
“La loi de “l’urgence écologique et climatique” se contente de reporter l’urgence au-delà de ce quinquennat et fixe des objectifs en trompe-l’oeil. Le gouvernement a refusé en bloc les propositions d’actions immédiates – notamment en ce qui concerne la rénovation des logements très mal isolés, un des secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France et outil de lutte contre la précarité de millions de ménages. Une fois de plus, l’inaction prime : on choisit de financer le gouffre du nucléaire plutôt que d’investir dans les énergies renouvelables et les économies d’énergie”, explique Alix Mazounie, chargée de campagne Énergie à Greenpeace France.
“Au final, la seule réponse des parlementaires pour sauver le climat, c’est de donner du sursis à un parc nucléaire en fin de vie. Cette opération de sauvetage n’est pas sans risque car concrètement, elle implique d’allonger la durée de vie du parc d’EDF de 10 ou 20 ans malgré l’état déjà fragilisé des centrales : vieillissantes, criblées d’anomalies, dotées d’équipements non remplaçables, régulièrement mises à l’arrêt pour des incidents et des pannes techniques. En refusant d’aborder la sûreté nucléaire, les enjeux de gouvernance et de transparence, la crise des déchets radioactifs et la facture du programme nucléaire, les parlementaires ont fait preuve d’irresponsabilité”, résume-t-elle.
- supprimer les niches et avantages fiscaux accordés aux activités et industries polluantes,
- engager une rénovation performante et massive des millions de passoires énergétiques,
- abandonner les projets de nouvelles routes et autoroutes,
- programmer la fin de vente des véhicules diesel et essence en 2030 au plus tard,
- limiter les importations de produits qui contribuent à la déforestation, en retirant son soutien à la raffinerie de carburants à l’huile de palme de La Mède ou en régulant les importations de soja,
- accélérer la transition énergétique en planifiant une sortie du nucléaire qui s’appuiera sur les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et le développement d’énergies renouvelables, selon des scénarios compatibles avec la lutte contre le changement climatique.