Pour Greenpeace France, ce projet de loi a le mérite d’afficher un bon objectif : il faut sortir des énergies fossiles, c’est la condition sine qua non pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré.
Toutefois, le projet de loi tel qu’il est formulé à l’heure actuelle est bancal : il laisse encore la porte ouverte à trop de menaces pour le climat et les écosystèmes. « Par exemple, pourquoi permettre la prolongation des permis d’exploration en cours ? » s’interroge Sarah Fayolle, chargée de campagne climat et énergie pour Greenpeace France.
Nicolas Hulot a confirmé ce matin que le projet d’exploration offshore au large de la Guyane française, dont Total est partie prenante, serait prolongé, malgré les impacts catastrophiques et irréversibles sur les écosystèmes vulnérables marins ou côtiers de ce type de projet. «Tant que l’Etat français ne fermera pas sa porte aux lobbys pétroliers, il ne sera pas en capacité de lutter efficacement contre les dérèglements climatiques », s’inquiète Sarah Fayolle.
Par ailleurs, en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce projet de loi n’aura qu’un impact limité puisque la France importe 99% des hydrocarbures qu’elle consomme. « Par conséquent, le gouvernement ne doit pas se contenter d’agir sur la production d’hydrocarbures, il doit aussi intervenir sur le volet consommation. Et il doit absolument accompagner ce projet de loi d’une véritable politique de transition énergétique, en renforçant le développement des énergies renouvelables » conclue Sarah Fayolle.